Basket-ball : A pâtons rompus avec M.Abdelouhed Boulaich, président de l'Ittihad Renaissance de Tanger: «Les Statuts de la FRMBB ne sont pas adoptés par la FIBA-Monde » «L'assemblée générale extraordinaire est le moyen pour élucider la situation du basket-ball national » Le basket-ball national est en crise. Le basket-ball national bat du plomb, la situation du basket-ball est préoccupante. Le basket-ball national montre des signes de faiblesses. Le basket-ball est au bord du gouffre. La crise du basket-ball est au menu du sport national. Une crise qui emporte avec elle les bonnes mœurs d'une discipline jadis des intellectuels. Pour plus de lumière sur la situation du basket-ball nous avons contacté le président de l'IRT, M.Abdelouahed Boulaich, qui nous a éclairés sur cette situation. « L'Opinion Sport » : Outre votre présidence de l'IRT, section basket-ball, vous êtes même partie-prenante en tant que membre de la Commission qui prépare la tenue d'une Assemblée Générale extraordinaire... On a beau suivre la polémique des deux parties mais on a toujours du mal à en examiner les tenants et les aboutissants...Quel est à votre avis sur le problème de fond ? Abdelouahed Boulaïch : « Les dysfonctionnements enregistrés au sein de la Fédération Royale Marocaine de Basket-ball sont nombreux et j'ai eu comme beaucoup d'autres de les évoquer à maintes reprises. Bref, c'est une gouvernance défaillante à tous les niveaux où le président du Comité Directeur Fédéral est le seul maître à bord, un président qui fait cavalier seul. Même s'il se retranche derrière les décisions du Comité Directeur Fédéral, toutes ces décisions sont frappées de nullité car ils ne se réfèrent pas aux statuts de la FRMBB. Plusieurs décisions sont tributaires de l'aval de l'assemblée générale et non du Comité Directeur. C'est ce que feint d'oublier le président dont les attributions consistent à exécuter les décisions de l'assemblée générale, et non à les contourner par des PV fantoches de réunions. Même le montant de l'affiliation ou de la réaffilliation est du ressort de l'assemblée générale ». Q : Pourtant vous l'avez soutenu à son élection ? A.B : « C'est vrai, après l'élection de la nouvelle équipe dirigeante, et comme président M. Mostafa Aourach, tout le monde avait la foi pour aller de l'avant avec le basket-ball national, le sortir de sa léthargie, il y avait une direction collégiale, mais au fil du temps, les affaires du basket-ball prenaient la mauvaise tournure, donc on ne peut cautionner l'anarchie ». Q: C'est donc un problème de non-respect des statuts de la FRMBB? A.B: « Nous ne sommes pas en face uniquement à un système de gestion catastrophique et arbitraire du Comité Directeur Fédéral, et dont le président en assume la responsabilité, mais une discipline gouverné par des statuts qui ne sont pas adoptés par la FIBA-Monde. L'instance du basket-ball mondial, attend depuis deux années l'amendement des statuts et l'élection d'un Comité Directeur Fédéral sur la base de statuts conformes aux statuts de la FIBA. C'est le point de discorde. Un point de fond et de forme que l'actuel président de la FRMBB cherche de le contourner afin de garantir sa continuité à la tête de la FRMBB. Autrement dit, la refonte des statuts entraîne automatiquement la tenue d'une Assemblée Générale élective. C'est une obligation qu'on trouve même dans les statuts actuels qui régissent la Fédération Royale Marocaine de Basket-ball. Il suffit de lire une disposition transitoire (Article 54) des statuts qui étaient élaborés par le Comité Provisoire pour s'apercevoir de cette obligation. Et ce qui prouve que le président évite de tenir l'assemblée générale élective, c'est le projet de statuts qui, jusqu'à présent, il nous n'a pas été transmis en tant que clubs et aux ligues régionales. Ce sont des membres fédéraux qui nous ont transmis copie qui nous a permis de relever les friponneries du président. Dans ce projet de statuts, le président évite d'intégrer dans la composition du Comité Directeur Fédéral les quatre représentants des ligues régionales. Ce n'est pas une obligation qui est recommandée par les statuts-types des fédérations sportives mais qui est bien claire dans les actuels statuts. Le président évite donc la représentativité des ligues car il va changer la composition de l'actuel de Comité Directeur Fédéral et pour opérer cet amendement, il faut tenir comme je viens de le dire une AG élective ». Q : Mais le Comité Directeur Fédéral vient de procéder à la recomposition du Comité Directeur Fédéral? A.B: « Laissez-moi rire. C'est la preuve par quatre de l'anarchie que connait le basket-ball national. D'abord cette recomposition est possible par voie d'élection Interne entre les membres fédéraux mais elle se fait après la tenue de l'assemblée générale. La recomposition ne concerne pas le président mais le reste de la composition du Comité Directeur. Or, ce que j'ai lu dans le PV, cette recomposition a concerné même le président. Ce qui démontre que l'on est face à un Comité Directeur Fédéral qui prend les gens pour des dupes, une insulte pour notre intelligence et nous prend pour des idiots! ». Q: A qui doit-on se fier ? Aux clubs qui ont signé une motion de censure en annonçant une Assemblée générale extraordinaire pour destituer le Comité Directeur de la Fédération ou au président qui annonce lui aussi une Assemblée générale pour amender les statuts sans tenir une Assemblée générale élective comme vous venez de le dire? A B: « L'assemblée générale extraordinaire décidée par plus de 2/3 de ses membres, va se tenir le 4 octobre prochain, après que l'on programmée pour le 13 septembre 2015 dernier est fondée statutairement et motivée. Ce qui nous a poussé à tenir cette AGE, c'est parce que nous avons constaté d'une part que M. Mostafa Aourach veut coûte que coûte donner le coup d'envoi à la saison sportive pour la troisième année consécutive sans qu'il ait le quitus en présentant les rapports moral et financier de deux saisons sportives dernières. D'autre part, nous avons constaté aussi que nous n'avons pas été notifiés en adressant aux clubs et aux ligues régionales copie du projet des statuts. Nous avons conclu que M. Mostafa Aourach nous conduit vers l'impasse. Nous ne pouvons plus tolérer l'intolérable ou accepter l'inacceptable. Et la motion de censure ne vise pas seulement le président de la Fédération mais tous les membres du Comité Directeur Fédéral. Chose qui est même soutenue par la moitié des membres fédéraux. Aussi, je dois soulever les contradictions flagrantes du président : Dans une circulaire signée du président et qui est datée du 14 juillet, il est dit que l'AGE pour amender les statuts est prévu pour le 20 septembre. Dans cette circulaire qui prouve que la tenue de l'assemblée générale extraordinaire n'engage que le président, le décideur n'est pas le Comité Directeur Fédéral. Dans le PV numéro 8 de la réunion du 25 juillet, il est dit que le Comité Directeur Fédéral va décider lors d'une prochaine réunion de la date de L'AGE. C'est moi qui dois te poser la question de savoir à qui se fier : A la circulaire ou aux statuts. Je pense que qu'il serait même inutile de poser cette question à M. Mostafa Aourach. C'est bien lui qui personnalise les problèmes et persiste à faire la politique de l'autruche. Hélas, on est loin du compte! ». Q : N'est-il pas possible de se mettre à table et résoudre ces problèmes à l'amiable? A.B: « On a toujours clamé le bon voisinage, et ce, pour le bien-être du basket-ball national, mais le président Mostafa Aourach faisait la sourde oreille. Cette situation ne nous réjouit guère autant que président de club, croyez-moi, la crise que connait le basket-ball national nous fait perdre de l'argent. Aujourd'hui, il est extrêmement difficile d'approcher un opérateur économique. Le président de la FRMBB exerce aujourd'hui des pouvoirs sans autorisation de l'AG. S'il avait annoncé l'assemblée générale extraordinaire et élective, j'aurais été parmi ceux qui allaient le soutenir pour continuer à la tête de la Fédération pour le bien-être du basket-ball national. Mais comme il veut faire cavalier seul et s'acoquine de gens qui ne sont pas à la hauteur, il est quasiment impossible de cautionner l'incautionnable. C'est une affaire d'intérêt général qui concerne le basket-ball national. Personne n'a le droit de fermer les yeux sur qui porte préjudice au basket-ball, ou de le gérer comme on gère une affaire personnelle. Qui empêche M. Mostafa Aourach de provoquer une Assemblée générale élective après l'amendement des statuts et se porter candidat à la présidence ? Demain, ce sont les urnes qui vont sanctionner la situation du basket-ball national ».