Près de 15 millions et demi de Marocains sont aujourd'hui appelés aux urnes pour choisir leurs représentants dans les communes et les régions. Si l'on a noté pendant la campagne électorale un certain intérêt des citoyens pour la chose politique, il n'en demeure pas moins que le grand enjeux de ces élections, les premières après la nouvelle constitution de 2011, demeure le taux de participation, cette dernière étant l'une des dimensions du "capital citoyen", notion qui renvoie aux liens entre les personnes et avec les institutions, dont les assemblées élues. Certes, nous avons mille et une raisons de nous plaindre, de nous indigner face à la gestion de nos villes et villages qui laisse souvent à désirer ; face au peu de cas fait du citoyen et de ses besoins dans sa propre cité, par ceux-là mêmes sensés veiller sur son bien être. Mais se plaindre sans agir ne changera rien, les mêmes politiques et les mêmes méthodes qui nous donnent la rage seront toujours là, à nous donner encore mille et une raisons de nous plaindre, de nous indigner... En démocratie, les élections sont le premier et le plus simple des modes d'action. Le vote est l'acte de citoyenneté par excellence. C'est le moyen pour le citoyen de censurer et d'imposer la défense et la réalisation des intérêts des citoyens, de ceux de sa ville, de son quartier, de sa famille. Par le vote, nous sommes associés à la gestion de nos affaires et nous pouvons veiller sur la protection de nos acquis, sur le choix des politiques à mettre en oeuvre et sur la promotion du vivre ensemble. Participer à l'opération électorale nous donne la possibilité de choisir nos représentants dans les assemblées élues, ceux à qui l'on fait confiance, ceux dont les opinions sont les plus proches des nôtres ou, à défaut, d'écarter ceux que l'on ne veut absolument pas avoir comme élus. Auquel cas tous les candidats nous paraissent "mauvais", il est nécessaire de voter pour éliminer les pires. Ce sera déjà ça de gagné. Et comme une démocratie ne peut vivre que si les citoyens s'approprient le processus politique, à commencer par les élections, nous sommes devant une responsabilité doublée d'un devoir. Mais c'est aussi un droit et il est incompréhensible, voire inadmissible que l'on puisse s'abstenir d'en faire usage. Ne pas voter, c'est bafouer son propre droit, c'est mépriser l'une des manifestations de la bonne citoyenneté.