25 établissements bancaires, dont 19 banques et 6 banques offshores, sont agréées au Maroc à fin 2014. C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur la supervision bancaire, rappelant que l'Etat s'est désengagé, au cours de l'année précédente, totalement du capital de la Banque Centrale Populaire suite à la cession d'une part de 6% aux Banques Populaires Régionales. BAM note, par ailleurs, que, durant l'année 2014, 6 banques étaient cotés en bourse, sans changement par rapport aux dernières années, et 222 nouveaux guichets se sont ouverts contre 280 une année auparavant et 18 se sont fermés contre 16. Leur réseau s'est ainsi établi à 5.915 agences. L'essentiel de ces implantations se situe dans la région du Grand Casablanca, de Marrakech- Tensift-Al-Haouz et de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. En conséquence, la densité bancaire, mesurée par le nombre d'habitants par guichet, s'est établie à 5.700. Celle appréhendée par le nombre de guichets pour 10.000 habitants, ressort à 1,7 guichet, contre moins d'un guichet au début de la décennie 2 000. La répartition régionale des guichets, dépôts et crédits est restée globalement stable, en comparaison avec les années précédentes. Ainsi, la région du Grand Casablanca continue d'occuper la première position avec 24% des guichets, 38% des dépôts et 64% des crédits, suivie par la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër avec 11% des guichets, 14% des dépôts et 13% des crédits. La région de l'Oriental se place toujours en 3ème rang avec 9% des guichets et des dépôts et 2% des crédits. Le taux de bancarisation, mesurant le nombre de comptes ouverts sur les livres des banques rapporté à la population totale, s'est accru de près de 4 points à 64%, proche du niveau ciblé par Bank Al-Maghrib. Cette hausse témoigne de l'engagement des banques, sous l'impulsion de la Banque Centrale, de capter de nouveaux clients et de promouvoir l'inclusion financière, souligne BAM. Néanmoins, le niveau de bancarisation s'avère élevé dans les régions urbaines, mais reste encore faible dans les zones rurales. De son côté, le nombre de cartes bancaires a poursuivi son trend haussier et a augmenté en 2014 de 1,2 million d'unités (soit 11,7% par rapport à 2013) à 11 millions de cartes. Près de 56% de ces cartes sont émises par deux banques. Autre élément soulevé par BAM est relatif à l'encours brut des crédits. Celui-ci a continué à s'accroître pour atteindre 761,3 milliards de dirhams, mais à un rythme nettement plus lent, soit près de 2% contre 3,6% une année auparavant et plus de 5% en 2012. Compte tenu de son ralentissement, l'encours global du crédit a dégagé ainsi un ratio de 82% du PIB contre 83% un an auparavant. Par catégorie de clientèle, les crédits octroyés aux sociétés non financières (publiques et privées) se sont orientés à la hausse, soit près de 1,4%, après une stagnation l'an passé. Pour leur part, les crédits aux ménages, tirant bénéfice du bon comportement des prêts à l'habitat, se sont accrus de 6% à près de 239 milliards de dirhams, représentant 31% du total des crédits bancaires. Après une hausse de 3,5% en 2013, les crédits en faveur du secteur privé (entreprises et ménages) se sont inscrits en hausse de 1,8% à 691,3 milliards de dirhams, représentant 91% du total des crédits. Parallèlement, les crédits alloués au secteur public, qui avaient augmenté de 4,5% en 2013, ont affiché une croissance plus faible en 2014 à 1,6% pour se situer autour de 70 milliards de dirhams. Cette évolution, liée à la baisse des crédits à l'administration publique de 0,8%, couvre cependant, une hausse des financements des entreprises publiques de 4,1% pour accompagner leurs plans de développement. Par secteur d'activité, la hausse des crédits a bénéficié essentiellement aux ménages et aux secteurs de l'industrie et du commerce. Les financements destinés au secteur du BTP ont, quant à eux, poursuivi leur trend baissier, impactés par le recul des prêts aux promoteurs immobiliers. Enfin, pour les créances en souffrance, Bank Al-Maghrib souligne que leur taux de couverture par des provisions a progressé d'un point à 65% entre 2013 et 2014. Cette moyenne recouvre un taux de 15% pour les créances pré-douteuses, 46% pour les créances douteuses et 74% pour les créances compromises. Pour couvrir les risques sensibles à la conjoncture économique, poursuit la même source, les banques ont continué à constituer des provisions à caractère général, dont le montant total a atteint, à fin décembre 2014, plus de 6 milliards de dirhams.