C'est devenu une mode en Amérique : La politique américaine s'invite à la table de l'iftar lors du Ramadan. Plusieurs politiciens ont ainsi partagé ce repas solennel avec la communauté musulmane, en signe de solidarité, de tolérance et d'ouverture vers une autre culture. Cela a commencé avec le président américain Barak Obama, qui a créé cette tradition en accueillant à chaque ramadan des Musulmans pour un iftar à la Maison blanche. C'est au tour du premier ministre du Canada de perpétuer cette coutume, cette année. Stephen Harper vient d'organiser, pour la première fois, le même événement à Ottawa, dans sa résidence officielle au 24 Sussex, à la même date, le 22 juin, avec des dignitaires musulmans établis au Canada. Mais si le premier ministre organise pour la première fois un tel événement, ce dernier n'est pas tout à fait nouveau au Canada. Justin Trudeau, député et Chef du Parti libéral du Canada, avait déjà partagé un repas d'iftar avec des membres de la communauté musulmane canadienne, en Colombie britannique, en 2015. Le respect de la diversité Quant à la communauté musulmane, elle ne rate jamais cette occasion d'associer à ses convives des non musulmans, afin de faire vivre ce repas emprunt de spiritualité à tout le monde, dans un souci de partage et de solidarité. Les politiciens se retrouvent ainsi souvent parmi les convives et se montrent généralement favorables à ces rencontres. Ainsi, pour fêter son 13ème anniversaire de publication, Atlas Média, un groupe de communication pour maghrébins, a organisé un grand iftar, le 26 juin, en présence du maire de Montréal, Denis Coderre et de nombreux représentants de la diaspora maghrébine. De son côté, le Congrès Maghrébin au Québec (CMQ) a organisé, le 30 juin, à Laval, la deuxième édition de son iftar, sous le thème : Laval, Pôle de la diversité. En plus de la présence de Wassane Zaïlachi, Consule Générale du Royaume, plusieurs membres de monde politique canadien ont été de la partie et ont pu partager la soirée ramadanesque. On y comptait, en effet, plusieurs ministres québécois: Kathleen Weil, ministre de l'Immigration, Gaëtan Barrette, député libéral et ministre de la santé et des services sociaux et Martin Coiteux, actuellement président du Conseil du trésor du Québec et ministre responsable de l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes, ainsi qu'une palette de députés fédéraux et provinciaux, des chefs ou représentants de partis politiques et une dizaine de conseillers municipaux . De loin, la manifestation ramadanesque qui a attiré le plus de politiciens et plus de 400 personnes de la communauté maghrébine dans cet événement de partage et de dialogue, dans un cadre festif et spirituel. Des efforts consensuels Les nombreux incidents qui ont ébranlé la confiance envers les Musulmans, dont les attentats perpétrés de plus en plus au nom de l'Islam et qui ont mis en froid la relation des Musulmans avec leurs pays de résidence, ont incité la communauté musulmane à redorer le blason de sa religion en condamnant les agissements louches et saugrenus d'énergumènes qui ternissent l'image de l'Islam et prouver que l'Islam n'est pas cette religion qui appelle au rejet, voire au crime contre tout ce qui n'est pas musulman. Alors, au nom de la tolérance et de la diversité qui fait la richesse d'un pays tel que le Canada, la communauté s'est faite un devoir de partager un repas aussi sacré que la rupture du jeûne avec les décideurs du pays et mettre entre leurs mains une vérité que les fauteurs de trouble essaient d'ancrer dans leur esprit, celle d'une religion qui se suffit et qui n'a pas besoin de s'attaquer aux autres pour se renforcer. Une religion de paix, de tolérance et d'amour. De leur côté, les décideurs canadiens, en se joignant aux rites et cérémonies religieuses musulmanes, font preuve d'ouverture d'esprit, d'acceptation et de respect de la religion des 940 000 musulmans qui habitent le territoire canadien. C'est à ce prix que la paix sera instaurée et la lutte contre le terrorisme sera efficace.