Devant le silence suspect et révoltant des élus et des autorités compétentes, l'association des chevillards de Khouribga a observé des sit-in et une grève illimitée pour dénoncer la situation catastrophique et inquiétante qui sévit dans l'abattoir municipal et qui n'en a désormais plus que le nom, un établissement où les règles d'hygiène les plus élémentaires sont transgressées, un établissement où sévit l'anarchie totale et où le cahier des charges est mis de côté pour laisser libre cours à de douteuses tractations. C'est pour cela qu'on conseille aux braves citoyens de ne pas visiter cet établissement car des scènes nauséabondes vous couperaient l'appétit et vous pousseraient indéniablement à devenir végétarien, ou du moins à éviter de manger de la viande à Khouribga : gestion des déchets inexistante, déversements directs du sang dans des égouts souvent bouchés, promiscuité alarmante des zones propres et des zones sales, la phase de stabulation (séjour des bêtes dans l'établissement avant l'abattage) n'est pas respectée... Pire, devant l'absence d'un réel contrôle bactériologique, la stagnation des eaux et des déchets, à cause de permanentes déficiences du réseau d'assainissement, est à l'origine d'odeurs nauséabondes et d'une infestation de cet espace de microbes et de bactéries nocives et même dans tout l'environnement d'un abattoir qui ne tient même pas un registre des opérations de nettoyage et de désinfection pour pouvoir en contrôler la fréquence. Les bouchers ont donc manifesté leur colère contre les responsables qui se refusent d'ouvrir une réelle enquête sur ce qui se trame dans cet espace municipal contre les intérêts des professionnels et surtout contre la santé du citoyen. Ils demandent surtout l'intervention urgente du gouverneur de la province pour mettre fin à cette situation alarmante qui présente un grave danger pour la santé du citoyen. Les instances concernées se doivent donc de mettre des masques à gaz pour investir ces lieux infestés d'insectes, de rats et de chiens errants pour constater de visu les conditions de travail aussi bien des bouchers que des services vétérinaires, sans parler des conditions de transport des viandes dont triporteurs et charrettes. La situation de cet établissement municipal n'est pas étonnante car elle reflète indubitablement l'état d'esprit avec lequel les élus de notre ville gèrent les choses de la ville. Des élus qui ne représentent que leurs intérêts personnels et dont les agissements occultes ont provoqué des blocages de tous les projets qui auraient pu promu la capitale du phosphate vers un rang digne de ce nom : le souk hebdomadaire est toujours là pour encrasser l'environnement ; le transport urbain est pour demain certes, mais sera-t-il géré comme il se doit car les expériences du passé sont toujours amères ; les espaces récréatifs ou de loisirs sont toujours au point mort ; la piscine municipale a été « vendue » ; le projet du complexe sportif a été « tué » dans l'œuf et on en passe car la série des ratages est vraiment longue... Les citoyens de Khouribga ne sont pas dupes car ils ont remarqué sans être surpris qu'à l'approche des élections, une dynamique fut lancée, mais quand on change des lampadaires qui avaient coûté de larges factures par d'autres, le citoyen a vite compris le jeu et l'enjeu de ces tractations suspectes... ?