La monarchie de la péninsule arabique mène, à la tête d'une coalition arabe, une campagne aérienne au Yémen en soutien au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé du pays par les rebelles houthistes en février. Appuyés par des militaires déserteurs et soutenus par l'Iran, les houthistes se sont emparés d'une bonne partie du pays. Lire : Comprendre les origines de la guerre au Yémen « Après la médiation de pays amis visant à établir une trêve humanitaire qui mettrait fin au blocus tyrannique et permettrait l'arrivée de navires de commerce dans les ports yéménites et l'entrée d'aide humanitaire dans le pays, nous annonçons que nous acceptons la trêve humanitaire », a déclaré le colonel Sharaf Luqman, porte-parole des militaires déserteurs. De leur côté, les rebelles houthistes se sont dits prêts à répondre « positivement » aux efforts d'apaisement, faisant référence à la proposition de cessez-le-feu de l'Arabie saoudite. L'armée répondra à toute rupture de la trêve par des combattants d'Al-Qaida ou par leurs alliés, a toutefois prévenu l'officier. Le cessez-le-feu doit entrer en vigueur mardi 12 mai à 23 heures et durer cinq jours. La coalition a bombardé le fief des insurgés à Saada (nord) après avoir appelé les civils à quitter la ville, qu'elle considère désormais comme une cible militaire. Des centaines de personnes ont fui cette cité située à une cinquantaine de km de la frontière de l'Arabie saoudite, selon des témoins. La coalition a indiqué samedi avoir ciblé les maisons de plusieurs chefs Houthis, ainsi que des dépôts d'armes. Sanaa et Saada bombardée Des agences humanitaires ont prévenu que de nombreux civils n'auraient pas le temps de fuir Saada à temps et exhorté la coalition à temporiser. Les avions de la coalition ont également bombardé samedi le principal aéroport de la capitale Sanaa, aux mains des rebelles. L'ONU et des organisations humanitaires ont maintes fois critiqué les multiples frappes de la coalition contre l'aéroport, une voie «vitale» selon elles pour transporter les secours dans un pays en proie à toutes sortes de pénuries -nourriture, carburant, médicaments. Les combats, ainsi que le blocus aérien et maritime de la coalition, ont rendu la situation humanitaire alarmante au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique. L'Unicef a prévenu que si les restrictions aux importations continuaient, «elles feront plus de morts que les balles et les bombes dans les prochains mois». Plus de 1.400 personnes ont été tuées dans le conflit, selon l'ONU. Les Houtis comme leurs alliés ont remercié sans les citer des pays «amis» pour leurs efforts de médiation en vue d'une trêve. Vendredi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry avait «encouragé» l'Iran et la Russie, «pays qui ont le plus d'influence» sur les rebelles à les «pousser» à accepter une trêve.