du projet « Grand Meknès », initié par le nouveau wali. Puis il y a eu ce weekend opportunément prolongé, fête du travail oblige, permettant à un nombreux public d'aller donner plus d'éclat à l'image forte du Salon, qui souffle sa dixième bougie. Résultat, l'affluence a dépassé les prévisions les plus optimistes. Plus d'un million de visiteurs ! 1200 exposants et 59 pays représentés, venant de tous les continents, pour une manifestation, préparée pour sa dixième édition dans un esprit professionnel, avec l'association SIAM, dans la mission est justement de donner une touche de professionnalisme au salon, tout en le pérennisant. Moralité, la région regorge de potentialités et de compétences. Il fallait tout simplement innover dans la création d'un projet fédérateur, de manière à créer une vraie synergie et libérer les vocations... C'est fait, le Souverain a redonné à la région l'espoir de sortir de sa léthargie, avec l'organisation du Salon International de l'Agriculture au Maroc. Pour Jawad Chami, commissaire général du SIAM, l'affluence a dépassé les prévisions les plus optimistes, surtout en ce qui concerne les participants. Le volume des échanges réalisées, bien que difficile à évaluer pour le moment, semble également très prometteur. Signal fort de cette réussite, pratiquement tous les exposants se disent prêts à revenir l'année prochaine et le taux de fidélisation avoisine les 80%. Une nouvelle vision de l'agriculture nationale Pour le Dr Noureddine Ouazzani, membre de l'Union pour le Développement de l'Olivier de Meknès (UDOM) et responsable de l'Agro-pôle Olivier Meknès, « la vision du Souverain a permis ce succès à tous les niveaux. La dixième édition du Salon révèle les prémisses d'un avenir meilleur et prometteur. Meknès a réussi le pari de confirmer le succès des éditions précédentes, en évoluant considérablement. Et nous serons toujours au rendez-vous pour concrétiser la vision Royale » a-t-il déclaré à l'Opinion. Unique en son genre, le Salon International de l'Agriculture au Maroc a réussi à impulser une nouvelle vision de l'agriculture nationale et constituer une véritable plate-forme d'affaires et d'échanges entre professionnels et acteurs du milieu agricole, national et international, urbains et ruraux : agriculteurs, éleveurs, producteurs, équipementiers, transformateurs, prescripteurs, investisseurs, chercheurs, formateurs, associations, coopératives, organismes institutionnels régionaux et décideurs politiques... Le salon vise, donc, de prendre part à la mise à niveau de l'économie du Royaume, pour faire face aux exigences de la croissance et aux défis de la mondialisation, par le biais d'une agriculture efficace et compétitive, en raison du poids de ce secteur dans l'économie du pays. Le SIAM a permit de jeter les premiers jalons d'une réflexion sérieuse sur un secteur au poids évident dans l'économie du pays. La particularité de cette dixième édition se situe dans le sens du partage d'expériences et d'expertises auquel a donné lieu le Salon. Ainsi que la volonté affichée de faire prendre conscience des potentialités et valeurs du secteur agricole, et sa place particulière dans l'économie locale, nationale et internationale. La financiarisation au dépend de la pluralité Une thématique d'actualité, liée aux systèmes alimentaires, afin d'intégrer toutes les composantes du monde agricole, tout en veillant à la représentation de l'ensemble des filières et des activités liées au secteur La réflexion sur les systèmes alimentaires a permis de poser la problématique du développement hégémonique d'un système agroindustriel de production et de consommation de masse, globalisé et financiarisé, au dépend de la pluralité des systèmes, liée aux territoires. Ce modèle, s'il a contribué efficacement à la réduction du coût des aliments et à l'amélioration relative de leur qualité hygiénique, ainsi qu'à leur accessibilité, génère un certain nombre de problèmes, exigeant un approfondissement de la réflexion, dans le but d'innover et construire un type original de système alimentaire, fondé sur des solutions alternatives plus aptes à répondre aux critères d'un développement durable. L'idée est de consolider le développement de certains produits dans des filières de proximité, de privilégier une agriculture familiale, d'aider les PME et TPE agroalimentaires, de promouvoir des circuits alternatifs, d'inventer de nouveaux modèles de production, respectueux de la santé des consommateurs et intégrant une bonne gestion des ressources naturelles, tout en limitant l'impact de ce mode de production sur l'environnement. En effet, les agriculteurs, dans tous les systèmes de production, sont confrontées à trois défis : produire plus et mieux pour les marchés locaux, voire l'exportation ; promouvoir de nouveaux modèles agricoles, plus productifs, mais aussi plus respectueux des dimensions sociale et environnementale, plus économes aussi en eau et énergie. Il s'agit, par ailleurs, de transformer ces activités en facteur de croissance. Pour ce faire, la recherche et l'innovation sont les clés de la réussite. Au diapason de l'actualité agricole Pour le commissaire général du salon, le SIAM , hissé au podium international des grands événement agricoles, à travers le choix de ses différentes et pertinentes thématiques, a suivi de près et collaboré, en filigrane, aux évolutions et réalisations du développement de l'agriculture marocaine et de son positionnement, aussi bien sur la scène nationale, que continentale et internationale. Le thème choisi pour chaque édition a toujours été au diapason de l'actualité agricole marocaine et des challenges qu'elle doit relever. Le Salon de l'année 2015, à 5 années de l'achèvement du plan de développement agricole à l'horizon 2020, veut mettre l'agriculture marocaine au centre de l'actualité. Un thème englobant la totalité des défis à relever, par l'agriculture nationale, est approprié pour cette édition à connotation spéciale. D'évidence, une thématique « bilan et devenir » trouvait toute sa signification dans le choix de « Agriculture et Système alimentaire », qui devient le fil rouge du SIAM 2015. Ce thème permet de placer l'agriculture marocaine au centre de la mouvance agricole mondiale. Le SIAM évolue, se transforme, se différencie et se façonne. Exposition, mais aussi lieu de mémoire de l'évolution du tissu agricole et des innovations qui ont marqué le monde rural. Baromètre de l'intérêt porté au secteur et surtout, modèle africain. Pour M.Ghaouti Abdellah, président de la chambre d'agriculture, exploiter les pistes et étapes pour le développement de systèmes alimentaires locaux, et ainsi sécuriser le concept « système alimentaire territorialisé- SAT», défini par la FAO et l'OMS par les quatre dimensions ou "piliers" de la sécurité alimentaire : accès, disponibilité, qualité et stabilité, qui visent la préservation des terres arables, l'irrigation, les infrastructures, les fertilisants ou les semences, afin d'améliorer les récoltes et les disponibilités alimentaires. Plus d'espace pour une plus grande ambition A l'instar des autres éditions, le SIAM 2015 s'est articulé autour de neuf pôles, à savoir le pôle régions, l'institutionnel et sponsors, l'international, l'élevage, le machinisme, celui des produits, de l'agrofourniture, des produits du terroir, ainsi qu'un pôle dédié nature et vie. La 10ème édition du SIAM s'est illustrée, cette année, par la superficie d'exposition, qui a atteint 172.000 m2, dont 90.000m2 couverte, et surtout par une évaluation globale de cette manifestation, qui, nous espérons, intégrera l'impact réel du salon sur l'économie de Meknès et sa région. Il est clair que la politique agricole a une importance décisive dans un processus de développement rural, en raison de la place de l'agriculture comme moteur de l'économie rurale et de son rôle dans la création des revenus des populations rurales. Ses objectifs dominants étant de contribuer à la sécurité alimentaire du pays, facteur de stabilité, de combattre la pauvreté et l'exclusion et d'assurer la croissance de ce secteur, à un rythme et selon des modalités susceptibles à favoriser un développement harmonieux et intégré. Cela exige, compte tenu de la situation objective de l'agriculture marocaine, le renforcement de la filière technologique (formation, recherche, transfert de technologies...). Le salon International de l'Agriculture au Maroc, voulu par le Souverain, a été justement une opportunité pour les professionnels marocains d'agir pour un meilleur développement des ressources humaines, la promotion des organisations professionnelles et l'amélioration de l'environnement économique, juridique et institutionnel du secteur agricole. L'agriculture est appelée, donc, à constituer le premier moteur et le catalyseur du développement rural. Ce secteur a, en effet, devant lui de très importantes marges de progrès et de développement, en raison notamment de la sous-exploitation des ressources disponibles. Son développement peut, éventuellement, se concrétiser par une amélioration de la productivité, basée notamment sur une valorisation maximale de la ressource en eau, et grâce à une diversification des stratégies de production, selon les types d'exploitation, les risques climatiques et les vocations dominantes des régions. A ce titre, l'exemple de la filière oléicole, dans la région de Meknès-Tafilalet, est plus que concluant. Toute la région fière du pari réussi Toute la région peut être fière d'avoir réussi le pari de l'organisation d'une manifestation, voulue par le Souverain, et il est nécessaire de préparer, dès maintenant, les prochaines éditions, avec une plus grande marge de temps et, donc, plus de sérénité. Vecteur d'échanges, de communication pour les décideurs et les professionnels du secteur, le Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM), événement majeur et espace de réflexion, ambitionne une meilleure intégration de notre économie dans son environnement méditerranéen et international, grâce à ses retombées multidimensionnelles, profitables tant au niveau local que national et international. En effet, grâce à ses dimensions sociétale, événementielle, économique et populaire, le Salon International de l'Agriculture au Maroc affiche, après cette dixième édition, l'ambition de promouvoir davantage le secteur agricole et agro-industriel, d'insuffler de l'espoir et des perspectives d'avenir et de renforcer l'aspect fondamental du monde agricole. Les conférences ont été, justement, des moments forts de réflexion et d'échange d'expériences, qui ont permis à certains conférenciers d'appeler à faire des pays de la rive sud de la Méditerranée des « Dragons ». Le Salon, qui a été une réussite dans ses éditions précédentes, confirme cette année, avec la Sollicitude Royale, l'organisation parfaite et la renommée des exposants. Désormais, Meknès, qui vient de renouer avec son histoire ancestrale de région à vocation agricole, semble avoir trouvé son vrai créneau de développement et d'accéder au statut de capitale agricole du Royaume. Un Salon stimulateur d'activités Établissements hôteliers qui affichent tous et sans exception, « complet », obligeant certains visiteurs à se loger à Fès ou Ifrane. Restaurants dépassés par l'affluence des clients et qui eu ont d'ailleurs du mal à gérer le surplus. Médina prise d'assaut par des milliers de visiteurs et un ensemble incalculable de petits métiers crées par l'opportunité du salon... Meknès semble avoir trouvé dans le SIAM un souffle économique sans précédent. Mais, réussite oblige, le SIAM devrait absolument changer de site. Hri Souani et Jnane Benhlima, qui regorgent de vestiges, donnent effectivement au Salon une dimension mythique, implanté dans un décor de rêves, au cœur d'un patrimoine d'une valeur inestimable. Sauf que ce lieu a montré ses limites. On ne peut plus penser développer davantage le SIAM dans son implantation actuelle. Un changement d'implantation s'impose, pour préserver ce patrimoine, offrir aux exposants et visiteurs du Salon plus de facilité d'accès et bâtir les espaces couverts d'exposition, ce qui dispense les organisateurs des frais faramineux d'installation de chapiteaux. Autre bémol, après une décade de sa naissance, le SIAM, via l'association consacrée à sa gestion, est appelé à plus de transparence concernant ses comptes. Après dix ans, l'heure est au bilan pour améliorer, modifier et renforcer le SIAM, afin de gagner le pari de la pérennisation d'une manifestation qui a gagné ses lettres de noblesse.