Le Maroc a organisé, lundi au siège des Nations Unies à New York, un panel de discussion sur la revitalisation et la rationalisation des méthodes de travail du Conseil des Droits de l'Homme (CDH), ainsi que sa relation avec la 3ème Commission de l'Assemblée Générale de l'ONU. Ce Panel, le premier du genre initié à New York, a réuni les responsables des principaux organes onusiens chargés de la promotion et la protection des droits de l'Homme, à savoir le président du CDH, Joachim Ruecker, et la présidente de la 3ème Commission de la 69ème session de l'AG de l'ONU, Sofia Mesquita Borges. Le Panel a également été marqué par la participation de l'ambassadeur May-Elin Stener, représentante adjointe de la Norvège à l'ONU, Elena Kountouri Tapiero, du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme (HCDH), et Subhas Gujadhur, directeur du think-tank suisse Universal Rights Group (URG). L'objectif de cette réunion est de lancer la réflexion, à New York, sur "les voies et les moyens dont nous disposons pour améliorer les travaux du CDH et de la 3ème Commission, en s'inspirant des meilleures pratiques des deux organes", s souligné l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, Omar Hilale, dans une intervention à l'ouverture de cette rencontre. L'ambassadeur a rappelé, dans ce contexte, le processus de révision du CDH de 2011, dans lequel le Maroc a été désigné comme facilitateur de son mécanisme novateur de l'Examen Périodique Universel. Il a également cité l'initiative conjointe maroco-britannique au niveau du CDH, visant à prendre des engagements volontaires pour l'amélioration du fonctionnement de ce mécanisme. Le diplomate marocain a conclu en soulignant que le Maroc est en consultation avec un groupe de pays sur "la possibilité de s'investir sur le long terme sur cette question et de compiler des idées novatrices qui pourraient contribuer à l'amélioration et la rationalisation des travaux de la 3ème Commission". Le Président du CDH, venu spécialement de Genève pour cette rencontre, a souhaité que ce débat "ait un impact sur l'évolution et l'avenir des système des résolutions des droits de l'Homme". Tout en déplorant, dans le même temps, l'absence d'une "vision d'ensemble" entre Genève et New York et "une duplication dans le travail des deux organes. Pour sa part, la présidente de la 3ème Commission a passé en revue les difficultés rencontrées par cet organe lors de sa dernière session, notamment en termes de programmation de son travail et la "prolifération de ses débats et ses résolutions". La représentante permanente adjointe de la Norvège a reconnu la pléthore des résolutions du CDH, le chevauchement et souvent la duplication entre le CDH et la 3ème Commission, ainsi que les questions financières qui entravent leur fonctionnement. Le représentant du HCDH a fourni, pour sa part, des statistiques sur le fonctionnement du CDH et ses implications sur le budget du HCDH. Le Directeur d'URG a présenté le rapport élaboré par son think-tank intitulé "Assurer la pertinence et encourager les retombées : l'évolution et la direction future du système de résolutions du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies". Ce rapport analyse les différents aspects liés au fonctionnement du CDH et sa relation avec la 3ème Commission. L'ensemble des participants à ce débat se sont félicités de l'initiative du Maroc de lancer cette réflexion pour "l'amélioration des méthodes de travail et la revitalisation de ces deux organes".