A Khouribga et à l'unanimité, tout le monde s'accorde que l'offre médicale a manifestement régressé et à tous les niveaux et même le ministre de la santé publique, qui fit preuve d'un grand esprit d'écoute, reconnut les déficits notifiés à travers les interventions du gouverneur de la province, des élus et des représentants de la société civile qu'une réunion de communication a enfin rassemblés pour un check up de la situation qui sévit dans la province. Ainsi, En plus des déficiences en matière d'infrastructures médicales surtout dans le milieu rural où les médecins affectés ne s'y rendent que le jour du souk hebdomadaire, ce qui fait que certains médecins demandent à y être affectés pour « se reposer » selon l'expression d'un élu, en plus des déficiences en matière d'équipements même les plus vitaux, en plus des dysfonctionnements en matière de gestion et de gouvernance qui amplifient la situation déjà catastrophique. Le problème le plus épineux reste indubitablement et à l'unanimité celui des insuffisances accablantes en matière de ressources humaines surtout du corps médical.A l'hôpital provincial Hassan II, à titre d'exemple, et qu'un élu qualifia de « souk », en plus des problèmes structurels, il n'y a plus de cardiologue, ni de psychiatre, ni de gynécologue, ni d'endocrinologue, ni de couveuses, un seul ORL pour plus de 560 mille habitants, une morgue vétuste et suintante, un nombre important de cadres médicaux partis en « DVD » ou en retraite et jamais remplacés.A l'hôpital local de Oued Zem, et à titre d'exemple également, il n'y a plus de radiologie, ni de chirurgien, ni de pédiatre, ni de sages-femmes et des fois le service des urgences se retrouve sans aucun médecin et des fois aussi le directeur de l'hôpital se trouve contraint de faire la garde et actuellement, il n'y a plus de direction médicale, dut préciser un élu. Certains citoyens ont même demandé qu'on ferme cet hôpital, selon le même intervenant.A l'hôpital local de Béjâad ainsi que dans la majorité des communes rurales de la province, les mêmes insuffisances et les mêmes déficiences furent étalées devant le ministre, dressant un tableau réellement noir d'une situation médicale à laquelle il faut mettre fin ou au moins en réduire l'intensité urgeamment grâce à des mesures draconiennes qu'il faut mettre en œuvre sur fond d'une réelle mise à niveau.On dénonça également l'existence d'un véritable lobby de praticiens sans scrupules pour les citoyens sinon pour leurs comptes bancaires et qui ne reculent devant rien pour manœuvrer avec « le privé » : chèques blancs, spéculations, actes chirurgicaux factices, rançonnements, tarifs abusifs à l'exemple des soins intensifs prescrits pour des morts cliniques et qui contrôle quoi dans ce domaine qui se trouve souvent à l'origine des pires maux de nos établissements hospitaliers publics, selon plusieurs centaines familles de patients. En général, cette rencontre du ministre et du gouverneur avec les élus, les représentants de la société civile et qui se fit dans une ambiance d'écoute sereine et responsable a été vraiment fructueuse dans la mesure où elle permit à l'assistance de s'accorder sur la nécessité d'un programme de mise à niveau à court, moyen et long termes. A souligner que cette rencontre communicationnelle fut précédée par l'inauguration d'une maternité ciblant une population estimée à 1288 habitants dans la commune rurale de Chougrane, circonscription de Béjâad. A Khouribga, on procéda, dans l'enceinte de l'hôpital Hassan II, au lancement des travaux de construction d'un hôpital de jour ciblant une population estimée à 517.000 habitants et avec une enveloppe financière évaluée à 18 millions de dirhams. Un hôpital de jour est un établissement, ou une partie d'un établissement hospitalier, qui accueille ses patients durant une matinée, un après-midi voire une journée complète, afin de réaliser des soins ou examens qui nécessitent la proximité d'un plateau technique, sans pour autant devoir être hospitalisés plusieurs jours. Les hôpitaux de jours ils permettent de désengorger les services hospitaliers tout en offrant un certain confort aux malades et donc de renforcer l'offre médicale de la santé publique. A la fin de la rencontre, le ministre de la santé promit solennellement de réduire l'intensité des insuffisances en ressources humaines par une imminente affectation dans la province de 35 cadres médicaux dont 3 gynécos, 1 psychiatre, un réanimateur, un radiologue, 10 sages-femmes, 19 infirmiers. Le ministre promit d'envoyer une équipe du biomédical tout en insistant sur l'ouverture sur des partenariats sur fond du slogan : « la santé est la priorité des priorités ».