La Côte d'Ivoire a adressé une requête au Tribunal international du droit de la mer (TIDM) demandant au Ghana de "s'abstenir d'octroyer toute autorisation d'exploration pétrolière dans la zone frontalière objet du litige entre les deux pays", selon un communiqué diffusé, mardi 31 mars, par le gouvernement ivoirien. D'après la requête signée par le ministre du Pétrole et de l'énergie ivoirien AdamaToungara et adressée le 30 mars au Tribunal international du droit de la mer (TIDM), Abidjan revendique que le Ghana «prenne les mesures nécessaires en vu de suspendre toute opération d'exploration et d'exploitation pétrolière en cours dans la zone litigieuse». Le gouvernement ivoirien demande dans la même requête " la suspension par le Ghana de toute activité unilatérale qui comporte un risque de préjudice aux droits de la Côte d'Ivoire et de toute action unilatérale pouvant conduire à l'aggravation du différend". Abidjan souhaite aussi qu'Accra "prenne toute mesure nécessaire à la préservation du plateau continental, des eaux qui sont sur jacentes et de son sous-sol". Le conflit frontalier qui oppose Accra à Abidjan avait éclaté en 2007 suite à la découverte d'un important gisement pétrolier au large des côtes ghanéennes et ivoiriennes. Depuis, Accra et Abidjan ont convenu de régler leur différend frontalier à l'amiable. Mais, les négociations ont échoué. Selon les estimations des experts, les deux pays se partagent des frontières qui abritent un gisement énergétique d'environ 2 milliards de barils de réserves de pétrole et 1,2 billions de pieds cubes de gaz naturel. En 2014 la production pétrolière quotidienne de la Côte d'Ivoire était située autour de 60.000 barils. Le pays ambitionne, cependant, de porter sa production graduellement à 100.000 barils puis à 200.000 d'ici 2020, d'après le ministère du Pétrole et de l'Énergie. La production d'hydrocarbures du Ghana voisin est estimée actuellement à un peu plus de 100.000 barils par jour.