C'est une mauvaise période pour les pays producteurs d'or noir. Avec la baisse exponentielle du prix du baril de pétrole, les analystes ont peur que cette chute des cours ne handicape l'activité d'exploration des compagnies pétrolières dans les pays émergents. Au Maroc, les responsables avancent qu'il n'en est rien. Mieux, deux nouvelles compagnies signeront leurs contrats fin 2008. Même à 80 dollars, le prix du baril n'est pas du tout encourageant pour la poursuite de l'activité d'exploration dans les pays émergents, affirment des analystes spécialisés. Inquiétant ! Surtout quand on sait qu'une trentaine de compagnies pétrolières de différentes nationalités ont des engagements à respecter vis-à-vis de l'Etat et s'activent depuis quelques années au Maroc dans leur recherche d'or noir. La question revêt encore plus d'importance quand on sait qu'il y a trois mois, un responsable de la compagnie malaisienne Petronas a déclaré à l'étranger que des signaux positifs de gisement avaient été enregistrés entre Rabat et Salé. Au niveau du Maroc, c'est silence radio. Les responsables des compagnies se refusent à tout commentaire. Sur les inquiétudes liées au respect des engagements par les compagnies pétrolières au Maroc, Wafae Benhammou, directeur du Partenariat et de la Coopération à l'ONHYM (Office National des Hydrocarbures et des Mines) - que préside la ministre de l'Energie et des Mines, Amina Benkhadra - assure que pour l'heure, ces appréhensions ne sont pas justifiées. «Le prix du baril de pétrole brut n'a pour le moment aucune incidence sur l'activité des sociétés pétrolières partenaires de l'ONHYM dans les différents projets d'exploration pétrolière. En effet, les sociétés pétrolières actuellement en activité au Maroc sont liées par des contrats et accords pétroliers qui prévoient l'engagement ferme des sociétés à réaliser des programmes de travaux», explique-t-elle. De nouveaux contrats en cours Pour ce qui est de l'incidence sur les contacts en cours, la même responsable ajoute que les négociations menées actuellement avec des sociétés pétrolières continuent et que des signatures sont prévues pour le dernier trimestre 2008. Il s'agit de deux compagnies, une anglaise et l'autre irlandaise. La compagnie britannique est Dana Petroleum, déjà présente en Algérie, en Mauritanie, au Sénégal, au Kenya et au Ghana. Elle se prépare à créer sa succursale. Après avoir obtenu en 2005 un permis de prospection dans la zone de Bouanae, au sud-est de l'Atlas, dans la région de Bouârfa, la compagnie a transformé en 2007 son accord de reconnaissance sur cette zone en contrat de partage de production.Encourageant ! En tout état de cause, l'ONHYM passe à l'offensive. L'Office, confie la même responsable, va mener des campagnes de promotion pro-actives pour attirer les sociétés pétrolières à venir investir dans notre pays. «Le potentiel en hydrocarbures de nos bassins sédimentaires est à mettre en valeur et de nombreux travaux sont à mener», estime-t-elle. Et d'ajouter que les sociétés pétrolières, quand bien même le prix du baril est à la baisse, continuent d'investir dans l'exploration pétrolière car entre la découverte d'un gisement et sa mise en exploitation et production, un certain délai est nécessaire. Ce qui rassure d'une part, et d'autre part contredit les estimations des analystes. Au Maroc, du moins. ◆