Les femmes sont les plus touchées par le chômage : 10,2% contre 8,4% pour les hommes en 2011. En milieu urbain, le taux de chômage des femmes est de l'ordre de 24%, alors que celui des hommes est de 17%. Le taux de chômage des femmes qui ont un diplôme universitaire ou supérieur est de 21% contre 11% pour les hommes, en milieu urbain. Les femmes constituent seulement 25% de la population active, représentée à hauteur de 61,1%, dans l'agriculture, de 26,3%, dans les services, et de 12,5%, dans l'industrie. La conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle est une contrainte qui se pose avec acuité. La charge lourde du travail domestique, de la maternité et des enfants fait disparaître toute opportunité d'épanouissement professionnel. L'accès aux postes de haute responsabilité en est ainsi réduit. La représentativité des femmes au niveau des conseils d'administration des 500 grandes entreprises marocaines ne dépasse pas 7%. Parmi les recommandations, les ONGs appellent à la lutte contre le chômage, selon l'approche genre, l'adoption de mesures institutionnelles pour permettre aux femmes de concilier leur vie privée et leur vie professionnelle, la mise en œuvre du programme stratégique d'institutionnalisation du genre dans les secteurs de l'emploi et de la formation professionnelle élaboré par l'ancien gouvernement, la garantie de la représentation paritaire des femmes dans les mécanismes actuels et futurs de gouvernance et de gestion des terres collectives au niveau local et national... Sur le plan de la représentativité des femmes dans les instances dirigeantes des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, les résultats de l'enquête emploi réalisée par le HCP, en 2012, montrent que les femmes restent sous représentées (24,2%) dans les fonctions de responsabilité, notamment en tant que membres des corps législatifs, responsables hiérarchiques de la fonction publique, directeurs et cadres dirigeants des entreprises, alors que leur présence est marquée parmi les cadres supérieurs : 41,9%. Pas assez de femmes aux postes de responsabilités Le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l'Administration a fait ressortir le faible niveau de participation des femmes aux postes de responsabilité : 6% parmi les secrétaires généraux, 9% parmi les inspecteurs généraux, 11% parmi les directeurs, 11% parmi les chefs de division, 19% parmi les chefs de service et 16% parmi les ambassadeurs. Au niveau de la justice, les femmes représentent 20% de tous les postes judiciaires, 21% des juges et 11,8% des procureurs. Pour ce qui est de la participation politique des femmes, selon le rapport parallèle des ONGs, parmi les 395 membres du parlement, 67 femmes ont été élues, soit 17% du parlement actuel, contre 10,5% auparavant. « À l'heure actuelle, seul un groupe parlementaire, sur les 8 que compte la 1ère Chambre du Parlement, est dirigé par une femme. Sur les 14 membres du Bureau du Parlement, 4 sont des femmes. 2 commissions parlementaires sur 8 sont présidées par des femmes. Par conséquent, seulement 7 femmes occupent des postes leur permettant d'influer sur le fonctionnement du Parlement. « Le gouvernement actuel dans sa première version, comptait 30 ministères, dont 1 seul était dirigé par une femme, en l'occurrence le Ministère de solidarité de la femme, de la famille et du développement social, ce qui constitue un net recul en matière de représentativité des femmes au sein du gouvernement. Suite au plaidoyer du mouvement féministe, des portefeuilles ministériels ont été octroyés lors du second remaniement ministériel à 6 femmes : 2 ministres et 4 ministres déléguées. Ainsi la présence des femmes dans le gouvernement est passée de 21,2% en 2007, à 3,1% en 2012 puis à 12,8% en 2014. Une loi pour faire respecter la parité Par ailleurs, dans le cadre de la consolidation des principes de bonne gouvernance, de responsabilité et de reddition des comptes, de performance et de gestion axée sur les résultats, la Loi Organique n°02.12 relative aux nominations aux hautes fonctions, en application des articles 49 et 92 de la Constitution a été promulguée en juillet 2012. Cette loi détermine les principes et critères de nomination, notamment ceux d'égalité des chances, de mérite, de compétence et de transparence et de la non-discrimination dans le choix des candidats et candidat à savoir l'appartenance politique et syndicale, la langue, la religion, le sexe et le handicap. Parmi les principes figure le respect de la parité entre femmes et hommes. Toutefois, la loi ne prévoit pas de mesures spécifiques pour atteindre la parité et éviter les discriminations indirectes. Sur un total de 140 nouvelles nominations conformément à la loi organique, 16 femmes ont été désignées dont une seule femme Wali, deux femmes gouverneures et une directrice à la tête de la Caisse de compensation. Au niveau de la fonction publique, les femmes occupent seulement 12 % des postes de direction. Il n'y a que deux femmes gouverneurs, et pas plus de 10 sur 84 ambassadeurs sont, actuellement, des femmes.