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6 femmes ministres, une célébration sur mesure Journée Nationale de la Femme Marocaine : Entre le plan « IKRAM », la loi sur les hautes fonctions et la mentalité masculine, les postes de prise de décision perdent le nord !
Deux dossiers majeurs, où la discrimination envers les femmes est palpable, sont à revoir pour l'amélioration du statut de la femme et sa contribution au développement socio-économique et politique du Maroc. A savoir, la réforme de la justice, entrave majeure, compte tenu des injustices et des violences fondées sur le genre auxquelles elles sont confrontées quotidiennement. D'ailleurs, le mouvement féministe fait de la refonte du Code Pénal son cheval de bataille, compte tenu des problématiques qui surgissent à chaque fois sur le terrain. Mais aussi, la mise en œuvre des articles de la nouvelle Constitution, surtout ceux relatifs à l'autorité de la parité, frein, entre autres à l'accès équitable des femmes aux postes de prise de décision. Une institution qui devrait être sans tutelle gouvernementale, supervisée par une commission indépendante neutre et apolitique afin d'écarter toute idéologie et jouer son rôle bien fondé de sentinelle et de moteur fédérateur de toutes les actions entreprises et à entreprendre en faveur des dossiers au féminin et l'application optimum de la Constitution. Concernant les hauts postes de prise de décision détenus jusqu'ici par les femmes, les chiffres de l'année parlent d'eux-mêmes : 16 % ont été confiées à des femmes. Mme Bassima Hakkaoui, ministre de la femme, de la famille, de la solidarité et du développement social a souligné à maintes reprises, lors de conférences ou autres sorties médiatiques, s'atteler au plus haut niveau à l'accès équitable aux postes de prise de décision administrative, politique et économique, dans le cadre du plan gouvernemental de parité, via le programme quadriennal «Ikram». Un plan qui vise la protection optimale des femmes via l'institutionnalisation des principes de l'équité et de l'égalité entre les sexes instauré dans la Constitution de 2011, la mise en œuvre d'outils appropriés (pour la parité) à travers l'intégration des femmes, au même pied d'égalité, dans les programmes de développement et des politiques publiques, la promotion des droits des femmes, la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violences à l'égard des femmes ainsi que la création de l'Observatoire National pour l'amélioration de l'image de la femme dans les médias, dont on entend parler depuis une décennie. Côté politique, ce plan optimise d'atteindre un taux de 22% de femmes dans les instances élus au niveau local, régional et national à l'horizon 2014. Toujours à ce sujet, outre ces mesures, la loi sur les nominations aux hautes fonctions, publiée dans le bulletin officiel, devrait permettre une meilleure représentativité des femmes dans les postes de haute responsabilité administrative. Le décret 2.12.412 portant application des articles 4 & 5 de la loi organique 02.12 portant organisation de la procédure de nominations dans les hautes fonctions de l'Etat fixe les modalités de la procédure de nominations aux 1181 postes de responsabilités à pourvoir au sein de l'administration et au sein des 39 établissements stratégiques rend la question plus transparente. M. l'ex ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Abdelâadim Guerrouj, avait souligné auparavant que le taux de féminisation de la fonction publique a atteint 38 % en 2012, et que 13,7% de femmes fonctionnaires ont été nommées en 2013 dans des postes de haute responsabilité, ajoutant la mise en place d'un «Observatoire du genre», chargé d'établir des études sur l'égalité des chances entre les femmes et les hommes. Or, rien n'est garanti, les statistiques en sont garantes. La parité est à la traîne, malgré le plan IKRAM et la nouvelle loi organique, les nouvelles nominations aux postes de responsabilité ne concernent à fortiori que les hommes, question de mentalité masculine, de clientélisme ou autres, les faits sont là. Sur un total de 140 nouvelles nominations conformément à la loi organique relative aux nominations aux hautes fonctions, 16 femmes ont été choisies sur la base des principes d'égalité des chances, de mérite et de compétence dont une seule femme gouverneur, une directrice à la tête de la Caisse de compensation... Serions-nous confortés par la nomination d'une femme, la seule candidate chevronnée en liste, à la tête d'une institution universitaire à la faculté de lettres et sciences humaines de Rabat Agdal, vieille d'un demi-siècle, et qui n'a jamais été gouvernée par une femme ? Dans tous les cas, l'INDH s'est rendu compte, depuis belle lurette, des compétences féminines, car, beaucoup de femmes pilotent de gros chantiers tels que l'aviation. Pour commémorer cette journée de la femme marocaine, SA Majesté le Roi Mohammed VI a présidé la cérémonie de nomination de 6 femmes ministres dans l'actuel gouvernement, non pas à la tête de ministères, dépassant pour cette fois les postes clichés. Cette annonce est faite à la veille de l'ouverture de la nouvelle session parlementaire. La balle est dans le camp de ces nouvelles femmes ministres, lesquelles devraient coordonner et s'imposer pour un avenir meilleur. A condition de s'associer aux militantes de la société civile. Seulement, sans réforme de la justice, ou plutôt sans refonte du Code Pénal, ni Moudawana, ni « Ikram » ou programmes et autres stratégies gouvernementales ne viendront à bout des discriminations. Les « magouilles » ou procédures judiciaires font perdre le nord aux fins limiers et l'on rentre dans un cercle vicieux.