Tel est le titre de l'une des table-rondes organisées en marge de la 16ème édition du Festival National du Film tenu à Tanger du 20 au 28 du mois en cours. C'est la nouvelle appellation du fonds d'aide à la production cinématographique nationale, jadis appelé le fonds de soutien que l'Etat marocain a installé au début de l'année 1980 en vue d'encourager la production des films de cinéma de toutes sortes. Ce n'est nullement une création marocaine plutôt une reproduction du système français que l'écrivain André Malraux, alors ministre de la culture de qui dépend le cinéma, a mis en place en 1959 dans un but qui diffère un peu du nôtre. Pièce maîtresse du fonds de soutien du Centre National de la Cinématographie (C.N.C.) et symbole de l'exception culturelle française, l'avance sur recettes est destinée à encourager la création dans le domaine cinématographique et à soutenir des projets originaux dont on considère qu'ils ont peu de chance de profiter de financements classiques élevés de la part d'autres acteurs économiques. La création de l'avance sur recettes repose initialement sur quelques principes: l'inclusion de toutes les branches du cinéma, la contribution de l'ensemble des films sortis dont les films étrangers, au fonds de soutien au financement du cinéma, et l'aide apportée dès la conception du film. Depuis 1980 le fonds d'aide a demeuré, au Maroc, la pierre angulaire de toute la production de films, avant et après réalisation. Sans ce fonds, il n'y aurait plus de cinéma. Et sans la Taxe pour la Promotion du Paysage Audiovisuel National (T.P.P.A.N.), ce fonds ne peut compter sur la vente des tickets pour être amplement alimenté. Le nombre de spectateurs, qui avoisine les 2,5 millions, est l'un des plus bas au monde hormis les pays d'Afrique et du monde arabe où le cinéma est en perpétuelle disparition en tant que spectacle collectif. Aussi ce fonds n'est pas exploité à bonne efficience sachant qu'il n'encourage pas que les films de qualité ou des films qui devraient l'être ou ceux qui n'ont pas beaucoup de chance d'être produits. L'aide accordée après production peut s'avérer juste et équitable dans ce sens. Elle permet au moins de juger un film sur écran et non pas sur papier comme c'est le cas des scénarios qui, même s'ils sont excellemment écrits, ne garantissent nullement un bon film. L'avance sur recettes demeure dans ce cas un risque permanent que les différentes commissions prennent au grand dam du public.