Aujourd'hui, la promotion de l'égalité entre hommes et femmes sur le lieu de travail n'est pas seulement ce qu'il convient de faire, mais aussi ce qu'il est judicieux de faire. Il ressort des données disponibles de plus en plus nombreuses que l'utilisation des compétences et des talents des femmes et des hommes profite non seulement aux entreprises mais aussi à la société en général, estime Guy Rydr, Directeur général du BIT. L'objet du rapport mondial est de démontrer les avantages que les entreprises peuvent avoir à reconnaître et encourager les talents des femmes. Le niveau d'instruction des femmes étant supérieur à celui des hommes dans la plupart des régions, celles-ci constituent un vivier de talents et une ressource nationale incroyables. Les entreprises ayant à leur tête une femme sont plus nombreuses et ce sont les femmes qui prennent de plus en plus souvent les décisions en matière de dépenses de consommation. Ces réalités semblent souvent passer inaperçues, même si les talents et compétences au niveau mondial font l'objet d'une recherche intense car les économies reposent chaque jour davantage sur le savoir et la technologie. Le rapport montre combien il est encore très difficile pour les femmes de devenir directrices générales et de siéger au conseil d'administration d'une entreprise. Bien que le nombre de femmes d'affaires et de femmes cadres ait progressé, celles-ci continuent d'être écartées de la prise de décisions économiques à haut niveau, et ce malgré les dix dernières années de militantisme destinées à briser le « plafond de verre » qui empêche les femmes d'occuper des postes les plus élevés. La situation de la femme marocaine dans l'emploi et les affaires est similaire à celle décrite succinctement ci-haut comme le corrobore le dernier rapport du conseil économique et social sur « les discriminations à l'égard de la femme. L'analyse contenue dans le rapport «Femmes d'affaires et femmes cadres : Montée en puissance» est d'une utilité certaine pour toute approche similaire concernant la situation de la femme marocaine. L'équilibre entre les sexes est de plus en plus considéré comme une bonne chose pour les affaires. L'entrée des femmes de plus en plus nombreuses sur le marché du travail a été un moteur de croissance et de compétitivité mondiales de premier plan, et un nombre croissant d'études aboutissent à la conclusion que l'équilibre entre les sexes dans les équipes dirigeantes et les conseils d'administration présente apparemment un intérêt sur le plan financier. Pourquoi donc les femmes se sentent-elles encore si seules au sommet de la hiérarchie ? Bien que le plafond de verre qui empêche les femmes de parvenir au sommet de la hiérarchie dans les affaires et l'encadrement puisse avoir des fissures, il est toujours là. Les femmes cadres et propriétaires d'entreprises sont plus nombreuses que jamais, mais il n'existe toujours pas beaucoup de femmes au sommet de la hiérarchie. Plus l'entreprise ou l'organisation est grande, moins il est probable qu'une femme soit à sa tête – moins de 5 pour cent des dirigeants des plus grandes entreprises mondiales sont des femmes. Le rapport du BIT examine les statistiques et informations les plus récentes au niveau mondial et jette une lumière nouvelle unique sur les expériences, les réalités et les vues des entreprises dans les pays en développement. Il vise à faire mieux comprendre les obstacles que rencontrent les femmes dans les affaires et l'encadrement. Il met en avant des possibilités de s'attaquer au problème en soulignant les bonnes pratiques adoptées par des entreprises et des organisations du secteur privé qui représentent les femmes. Une enquête effectuée en 2013 par le Bureau des activités pour les employeurs du BIT (ACT/EMP) auprès d'environ 1 300 entreprises du secteur privé dans 39 pays en développement permet de déterminer la proportion dans laquelle les entreprises ont mis en place des politiques et des mesures visant à promouvoir les femmes cadres. Il avait été demandé aux entreprises d'indiquer quels étaient, à leur avis, les principaux obstacles à la promotion des femmes et quels types de mesures pratiques elles jugeraient efficaces. Il leur avait aussi été demandé comment les organisations nationales d'employeurs pourraient les aider à mettre en oeuvre des initiatives permettant aux femmes et aux hommes de bénéficier de l'égalité des chances dans leur carrière professionnelle. Des ateliers organisés en 2012 et 2013 avec des organisations nationales d'employeurs dans cinq régions ont fourni des données et des informations sur les femmes d'affaires et les femmes cadres.