L'esprit d'universalité, de tolérance et de coexistence qu'incarne de manière remarquable la ville d'Essaouira trouve ses origines dans l'histoire plurimillénaire du Maroc et dans les valeurs ancestrales des Marocains, a souligné, dimanche à Paris, le conseiller de SM le Roi et président-fondateur de l'Association Essaouira-Mogador, André Azoulay. Intervenant lors d'une rencontre organisée à l'Institut du Monde Arabe (IMA) dans le cadre de l'événement culturel "Le Maroc contemporain", sous le thème "L'école d'Essaouira : l'importance du lieu, l'importance du lien, pour d'autres lendemains", M. Azoulay a relevé que tous les Marocains sont porteurs de cette culture de diversité et de coexistence qui s'est matérialisée dans la ville d'Essaouira, une cité où se perpétuent les valeurs d'échange et de vivre ensemble issues de la cohabitation de ses affluents arabe, amazighe et juif. Mogador, une cité trois fois millénaire, porte aujourd'hui ce message de paix et d'entente dans le monde à travers ses sept festivals, a-t-il relevé, mettant l'accent sur le festival Gnaoua et musiques du monde, qui a permis de valoriser cette musique ainsi que la dimension africaine de l'identité nationale, et sur le festival des Andalousies Atlantiques, "un rendez-vous culturel unique au monde du fait qu'il constitue un lieu de rencontre entre artistes, musiciens et poètes juifs et musulmans". "Nous n'avons rien inventé. Nous avons simplement répété, retrouvé et revisité ce qui se faisait depuis des siècles", a ajouté le président-fondateur de l'Association Essaouira Mogador, indiquant que la renaissance de la ville d'Essaouira constitue un exemple en matière de développement durable basé sur la culture et le patrimoine. De son côté, le ministre de l'Education et de la formation professionnelle, Rachid Belmokhtar, a évoqué le symbole que représente Essaouira en tant qu'espace de liberté, de création artistique, de métissage culturel et de rencontre des civilisations. Il a également relevé la particularité de cette cité inspiratrice, qui résume à elle seule l'histoire du Maroc et traduit sa personnalité marquée par l'ouverture et le dialogue entre les cultures et les religions. Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami a, quant à lui, noté que le pluralisme et la diversité culturelle sont des éléments essentiels de l'identité nationale, consacrés dans la Constitution de 2011 et qui se traduisent dans la mise en œuvre du principe de non-discrimination, la reconnaissance de la double appartenance ou encore la nouvelle politique migratoire. Le Maroc est attaché à son identité multiple et s'attèle à l'élargissement de sa diversité et de son cosmopolitisme, a-t-il estimé, soulignant que l'esprit d'Essaouira a été l'un des éléments ayant aidé dans ce cheminement. Pour sa part, le sociologue et philosophe français Edgar Morin a mis en exergue la singularité de la ville d'Essaouira, "un lieu privilégié de rencontres culturelles et humaines et de communication à travers la culture, la musique et la poésie". Essaouira est l'un de ces rares endroits dans le monde où s'accomplissent "la reconnaissance et la compréhension de l'autre, en tant qu'un être à la fois semblable et différent de soi", a-t-il mis en avant, relevant, par ailleurs, que la consécration constitutionnelle de la diversité des affluents culturels du Royaume montre que le Maroc "est un pays dont l'unité s'épanouit dans la diversité". Le Maroc donne un exemple dans ce sens et la France "devrait s'en inspirer en reconnaissant l'unité de la République dans sa diversité", a-t-il affirmé. Cette rencontre, qui a connu la participation de nombreuses personnalités, dont l'ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa et le président de l'IMA, Jack Lang, a été suivie d'un concert gnaoua-jazz, donné par le grand maître gnaoui Hassan Boussou et plusieurs musiciens dont Bojan Zulfikarpasic (piano), Vincent Mascart (saxophone) et Karim Ziad (batterie).