Trois personnes sont décédées, samedi à Ghardaïa, par inhalation de gaz lacrymogènes, tirés par les services de sécurité pour faire cesser les violences qui ont éclaté depuis trois jours dans cette ville du sud de l'Algérie, rapportent les médias locaux. Des colonnes de fumée sont visibles dans le ciel de la capitale du M'zab, plongée de nouveau dans le chaos après la reprise des affrontements intercommunautaires, en dépit de l'important déploiement des forces de l'ordre, dont certains éléments ont été touchés par des jets de projectiles et des cocktails Molotov. Selon le quotidien +El Watan+, "un important dispositif d'hommes de troupes de la gendarmerie nationale enserre les quartiers (enflammés), alors qu'un second cordon de sécurité est assuré par les éléments anti-émeutes de la police nationale". Les heurts, qui se poursuivaient toujours à la tombée de la nuit, ont gagné en intensité et se sont propagés à d'autres secteurs de la ville, alors que les services de sécurité se seraient retirés de certains points de contrôle, a confié un activiste local aux médias. La wilaya de Ghardaïa est le théâtre de violences récurrentes entre la communauté mozabite berbérophone, de rite ibadite, et celle des Chaâmbas arabophones malékites. En 2015, les heurts entre les deux communautés ont fait pas moins de quinze morts et des dizaines de blessés, ainsi qu'un nombre incalculable de biens publics et privés détruits ou incendiés.