Les réserves de change de l'Algérie ont baissé de 8 milliards de dollars au troisième trimestre de l'année 2014, qui coïncide avec le début de l'effondrement des prix du pétrole, selon des données rendues publiques jeudi par la Banque centrale. Les réserves en devises se sont, ainsi, établies à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014, contre 193,269 milliards de dollars à fin juin de la même année, a indiqué le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, cité par l'agence APS. M. Laksaci, qui n'a eu de cesse d'attirer l'attention sur l'amenuisement des recettes, a estimé que c'est "un niveau adéquat permettant à l'Algérie de faire face au choc externe", qui risque de porter un coup dur aux équilibres budgétaires du pays fondés principalement sur les hydrocarbures. Les pays exportateurs de pétrole devraient enregistrer une détérioration des soldes des comptes courants de leur balance de paiement, une contraction de leur marge de manoeuvre budgétaire et des effets négatifs sur la croissance. En décembre dernier, M. Laksaci a averti que les réserves de change permettent à l'Algérie "de faire face aux chocs sur la balance des paiements extérieurs à court terme mais cette capacité à résister aux chocs se dissipera vite si les cours du pétrole restaient à des niveaux bas pendant longtemps". Le brut de référence algérien, le Sahara blend, est passé, cette semaine, au-dessus de 50 dollars, après avoir terminé 2014 sur un prix moyen de plus de 100 dollars. Selon des estimations non officielles, le plongeon du pétrole coûterait aux caisses de l'Etat des pertes de quelque 18 milliards de dollars en 2015, dans le cas idéal où le baril se stabiliserait autour de 70 dollars. Alors que le pétrole peine à se maintenir au-dessus de 50 dollars, l'Algérie a besoin d'un baril de plus de 100 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, sérieusement fragilisée par la diminution des recettes.