L'excédent commercial de l'Algérie a fondu de trois-quarts sur les deux dernières années, à cause d'un tassement des recettes pétrolières et la saignée des importations, qui établissent de nouveaux records d'année en année. A fin octobre 2014, la balance commerciale a dégagé, selon des statistiques officielles, un excédent de 5,86 milliards de dollars, contre 23,22 milliards pour la même période de 2012. Le deuxième facteur de l'effondrement des échanges extérieurs du pays est la hausse continue des importations, en dépit des nombreuses mesures annoncées par le gouvernement en vue de stopper l'hémorragie, en cette période de contraction des ressorts financiers de l'Etat provenant essentiellement des hydrocarbures. Ne dépassant guère les 38,41 milliards de dollars, il y a deux ans, les importations, qui n'incluent pas la facture des services, se sont élevées à 48,6 milliards de dollars entre janvier et octobre derniers, d'après de récents chiffres des Douanes algériennes. La situation actuelle du commerce extérieur algérien ne fait que confirmer la tendance enregistrée en 2013 avec une régression de 48,51 pc de la balance commerciale, à seulement 11,06 milliards de dollars contre 21,49 milliards de dollars l'année d'avant. Les difficultés de l'Algérie dans ses échanges avec le reste du monde risquent de s'accentuer à l'avenir, à en juger par les prévisions pessimistes de l'OPEP pour la demande internationale de pétrole portée à connaître un nouveau fléchissement pour le reste de 2014 et l'année prochaine. L'Agence international de l'énergie (AIE) vient de donner plus de crédit à ce constat en parlant d'un «malaise» dans les finances des pays producteurs de pétrole, dont fait partie l'Algérie. «La chute du prix du baril d'environ un tiers depuis le début de l'été est problématique pour beaucoup de pays producteurs, qui ont besoin d'un cours de l'or noir élevé pour financer leurs dépenses», affirmé l'AIE dans son dernier rapport mensuel. Alors que les cours se situent désormais sous la barre des 80 dollars, l'Algérie a besoin, d'après les experts, d'un baril de plus de 100 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, sérieusement fragilisée l'année dernière par la diminution des rentrées du pétrole et du gaz.