Depuis sa nomination à la tête de l'Exécutif, le chef du gouvernement ne cesse d'évoquer des « crocodiles » et des « démons » qui, selon lui, séviraient dans l'ombre et entraveraient les réformes menées par le gouvernement, ceci lorsque réformes il y a ! On en a rigolé assez longtemps, mais, à un certain moment, il faut rester sérieux. L'attitude de Benkirane, populiste à souhait et démagogique à l'envi, est une démarche qui consiste à faire semblant de s'attaquer aux lobbies mais sans avoir l'intention de leur chercher des poux dans la tête. La preuve, une parmi tant d'autres : la publication de la liste des détenteurs d'agréments qui n'a été suivie d'aucune décision. Pour un gouvernement qui n'a entrepris aucune chasse aux prévaricateurs, il ne restait plus peut-être qu'à faire appel à des charlatans afin de tenter d'exorciser les supposés démons et domestiquer les crocodiles. Sauf que, Abdelilah Benkirane, pour faire crédible et cohérent, aurait dû commencer par balayer devant sa porte et s'en prendre aux démons et aux crocodiles au sein du gouvernement qu'il préside. Ceux-là mêmes qui méprisent l'intérêt général, dont l'action est néfaste pour le quotidien des citoyens et qui ont scandaleusement terni l'image du Maroc devant le monde entier... Au lieu de cela, le déluge – c'est bien le cas de le dire – peut passer, ce qui semble compter pour Benkirane, c'est de garder jalousement sa majorité gouvernementale. S'il y a un seul démon ou crocodile, pour nous débarrasser de ce gouvernement, moi, je ne vous cache pas que je signe tout de suite. C'est le seul cadeau de fin d'année que j'attends.