En Egypte, la cour d'assises du Caire a blanchi, en appel, l'ex-président Hosni Moubarak des accusations de responsabilité dans la mort de centaines de manifestants au cours de la révolution de janvier 2011. Moubarak avait été condamné à la prison à vie en première instance. Le tribunal a blanchi, par ailleurs, l'ex-raïs des accusations de corruption qui lui étaient aussi imputées, soit pour manque de preuve, soit par prescription. Pas d'accusation, pas de condamnation. Le tribunal a, en effet, rejeté les charges contre Hosni Moubarak estimant qu'il s'agissait d'accusations politiques n'ayant pas leur place devant une cour d'assises. Le parquet avait accusé l'ex-raïs de responsabilité politique dans la mort de centaines de manifestants lors de la révolution du 25 janvier 2011. Près de 850 personnes avaient alors perdu la vie. Les avocats divergent maintenant sur la possibilité de libération de Moubarak qui a été condamné dans une autre affaire à trois ans de prison mais qui a déjà passé plus de trois années en réclusion.La cour a par ailleurs blanchi l'ex-ministre de l'Intérieur de Moubarak, Habib al-Adly, du fait des non-lieux prononcés par d'autres tribunaux en faveur des policiers accusés du meurtre de manifestants. Premières réactions Les parents des victimes présents devant le tribunal ont accueilli le jugement par des hurlements de colère, dénonçant une justice inique. Les partisans de Moubarak ont par contre dansé de joie et la police a dû intervenir pour séparer les deux parties. Le jugement doit encore être confirmé en cassation. Simultanément, Hosni Moubarak a été acquitté dans une affaire de corruption liée à la vente de gaz à Israël. Ses deux fils, Gamal et Alaa, ont également été blanchis. Des milliers de manifestants dans la rue La grande question est de savoir si Hosni Moubarak sera libéré dans les jours qui viennent. L'ex-raïs est actuellement détenu, pour raisons de santé, dans l'hôpital militaire de Méadi. Moubarak avait, en effet, été condamné à une peine de trois années de prison dans une autre affaire de corruption. Mais selon certains avocats, il devrait maintenant être libéré puisqu'il a déjà passé plus de trois années en détention.Ses fils Alaa et Gamal, qui ont eux aussi bénéficié d'un non-lieu samedi 29 novembre resteront en revanche en prison : ils ont été condamnés à quatre années de détention pour corruption dans un autre procès. Il en va de même pour le ministre de l'Intérieur de Moubarak, Habib al-Adly, qui a été condamné dans deux autres affaires de corruption à plus de dix années de prison.L'homme d'affaires Hussein Salem blanchi de l'accusation de corruption de l'ex-président Moubarak, et qui est réfugié en Espagne, est en revanche totalement libre. A condition de payer les 168 millions de dollars et intérêts qu'il doit au ministère égyptien du Pétrole.