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Visa For Music, de l'innovation à volonté : L'industrie de la musique a besoin de construction, de structuration et de développement dans la région Mena et le Maghreb
Au cinéma Renaissance, le public marocain avait rendez-vous pendant le Salon Visa For Music, organisé du 12 au 15 novembre, avec des concerts de haut niveau d'artistes du Maroc, de l'Egypte, des Pays-Bas, de l'Afrique du sud, du Kenya, de la Mauritanie..., des prestations qui ont ébloui les spectateurs venus les acclamer. Bouteina BENNANI Parmi ces artistes, l'égyptien Maurice Louca qui se produit pour la première fois au Maroc. Une figure de proue de la musique en Egypte dans le nouveau contexte agité que vit le pays. Sur la scène musicale depuis 10 ans, son style très apprécié est acclamé par son public. Il s'est produit dans plusieurs concerts en l'Europe dans le cadre du Beirut & Beyond International Music Festival Tour (en partenariat avec Oslo World Music Festival). Son dernier album chez Nawa Recordigs, intitulé «Benhayyi Al-Baghbaghan» (Saluons le Perroquet) est prévu pour le 17 Novembre, une sortie qui risque de défier toutes les chroniques, de par la puissance de ses performances. Le titre phare de l'album, «Al-Mashoub», fait tabac en Egypte, c'est sans doute l'un des projets les plus originaux et les plus en vogue de la scène actuelle arabe, une musique occidentale sur un fond de musique orientale d'Egypte, virant au son et rythme d'instruments sophistiqués (équipement électronique). L'écouter, c'est comme se ressourcer dans le passé. Cela reflète le chaos intérieur que vit la jeunesse, entre identité et ouverture vers l'occident. Sans frontières, il brise les limites de l'étiquetage avec huit morceaux défiant les genres musicaux. Nouvelle donne sur la scène musicale indépendante, cet opus fait suite à «Garraya» -le précèdent album de Louca- duquel il emprunte un tourbillon de sons percutants, les tissant dans cette nouvelle création en un écheveau de compositions acoustiques qui mettent en avant des artistes arabes et internationaux. Maurice Louca est un musicien et compositeur égyptien né au Caire où il réside et travaille actuellement. Il compose sa musique, enregistre avec plusieurs artistes et compte surtout sur l'improvisation. Cofondateur du groupe Bikya, Alif et Dwarves of East Agouza, son premier album « Garraya » (sorti en Janvier 2011 sur le label cairote 100COPIES) a été acclamé par la critique. Pour Ali Abdel Mohsen, « Garraya » est « une œuvre d'une écrasante intensité et d'une beauté inattendue. Il s'agit d'une musique ni post-industrialiste ni post-rock mais plutôt post-tout ! ». Louca s'est depuis prêté à de nombreux projets composant tout à tour pour le théâtre, le cinéma et les travaux d'artistes contemporains. Quand le brassage culturel conduit à la célébrité L'ensemble Alif, c'est un groupe composé de 5 artistes, Bachar et Khalid du Liban, Khayar de l'Iraq, Tamer de la Palestine et Maurice de l'Egypte. C'est à l'exemple de ce qui se passe au Moyen Orient, des artistes de différentes nationalités qui se regroupent, une richesse culturelle en plus. Bien que se produisant pour la première fois au Maroc, ils trouvent qu'ils communiquent avec le public marocain qui les a d'ores et déjà adopté. Pour eux, un travail colossal a été fait lors du festival, avec toute cette présence professionnelle, ce qui leur favorise l'accès au milieu du marché de la musique, surtout au niveau de la région MENA et l'Afrique du nord. Car, l'industrie de la musique dans la région a besoin de construction, de structuration et de développement. Cette initiative donne l'occasion, non pas seulement aux artistes mais aussi aux professionnels du domaine de tisser des liens entre pays arabes d'abord, de communiquer, de construire ensemble et de s'entraider les uns les autres. On est certes sensible à une ouverture vers l'occident. Seulement, on a un public, des salles, de la créativité, une jeunesse débordante d'énérgie, des professionnels et des talents. Tous ces potentiels devraient se regrouper, ce festival, c'est l'occasion ou jamais. Composé de musiciens de grand talent d'Egypte, de Palestine, d'Irak et du Liban, Alif Ensemble est la rencontre de personnalités hors du commun de la nouvelle scène arabe. Autour des compositions des différents membres du groupe, on retrouve un esprit résolument novateur, entre explorations expérimentales et clins d'œils audacieux aux traditions arabes les plus anciennes. Ici le «Oud» et le «bouzouq» répondent aux machines à la basse et à la batterie pour porter la voix unique de l'iconoclaste Tamer Abou Ghazaleh. Le projet a déjà eu un bel écho scénique dans le monde arabe et au Royaume. Certes, notre musique est de haut niveau, il nous manque au Moyen Orient et en Afrique du nord une infrastructure de base d'un secteur culturel sophistiqué qui suit ces innovations et cette créativité, comme dit l'algérienne et égyptienne, Sarah El Miniawy Hefni, agent culturel. Entre gestion, communication, réseautage, sachant qu'on a langue commune, VFM est un message très fort, cela veut dire qu'on est tous conscients de ces lacunes et qu'on veut tous hisser notre propre industrie à un très haut niveau, créer un environnement où l'artiste peut avoir du succès dans son pays et dans sa région. C'est là où se mesure son succès. On aimerait bien que les égyptiens connaissent Fnaire, ils vont adorer.