Avant-hier mardi, cela fait 183 jours que disparaissaient plus de 200 lycéennes enlevées par le groupe islamiste Boko Haram au nord du Nigéria. Six longs mois sans que l'on ait aucune nouvelle de ces jeunes filles dont leur seul tort est d'aller à l'école pour s'affranchir de l'analphabétisme, apprendre à lire et à écrire afin de participer au développement de leur pays. Dans cette affaire, le gouvernement nigérien est pointé du doigt pour son incapacité à lutter efficacement contre Boko Haram car ce groupe islamique sévit depuis plus de cinq ans dans ce pays. Qu'ont-ils fait les gouvernements successifs ? Se demandent aujourd'hui les parents des filles kidnappées. Leurs angoisses sont à la mesure du drame. Verront-ils un jour leurs enfants un jour ? Rien n'est moins sûr malgré la mutualisation des informations sécuritaires entre les Etats de la sous région, au lendemain de la conférence de Paris sur la paix et la sécurité en Afrique, en décembre dernier. Car Boko Haram a des soutiens et des complices au sein de la population. Cette population qui se sent oubliée par les gouvernants. Cette population qui se sent en marge de la croissance et du partage de la richesse nationale. Cette population qui ne fait plus confiance en la parole des hommes politique. Résultat : la voie de l'obscurantisme véhiculée par Boko Haram devient le refuge de ces sans voix. Une voie qui n'engendre que haine, massacre, viol et terreur. Six longs mois de captivité sans réel espoir et ce malgré le mouvement « Bring back our girls », né sur les réseaux sociaux et qui a suscité une mobilisation sans précédent dans le monde entier, avec le soutien de personnalités telles que la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama et le pape François. Un mouvement né dans les semaines qui ont suivi le kidnapping de Chibok, Et c'est à juste d'ailleurs que plusieurs autres événements ont été organisés la semaine dernière en vue du triste anniversaire, dont une veillée aux chandelles, en l'honneur de ces jeunes filles dont l'enlèvement, dans leur lycée de Chibok, dans l'Etat de Borno, le 14 avril, avait provoqué l'indignation internationale. Comment ne pas donc penser à ces 219 jeunes filles, toujours portées disparues, en ce mardi 14 octobre ? Pour les parents des victimes et sans aucun doute, ces six derniers mois furent synonymes de montagnes russes émotionnelles, avec des phases d'espoir et de longues périodes d'agonie. Six longs mois de douleur, de peine, d'angoisse et de stress. Qu'en est-il de l'avenir de ces filles ? L'horizon s'assombrit chaque jour qui passe. Et si rien fait, le pire est à craindre. Mais restons optimistes à l'image de cette mère affligée et qui dit tout simplement : « Je ne perds pas espoir de pouvoir serrer un jour ma fille dans mes bras ». Qu'il en soit ainsi.