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Réunion de coordination des partis de l'opposition parlementaire : Mise en garde contre «l'atermoiement» du gouvernement dans la mise en œuvre de la nouvelle Constitution
Les députés et les conseillers des partis de l'opposition, ont mis en garde, vendredi à Rabat, contre les tergiversations du gouvernement dans la mise en œuvre de la nouvelle Constitution et de la mise en application de ses dispositions. Lors d'une rencontre présidée par les chefs du Parti de l'Istiqlal (PI), du Parti Authenticité et Modernité (PAM), de l'Union socialiste des Forces populaires (USFP) et de l'Union Constitutionnelle (UC) sous le thème «Pour la défense de la démocratie», les parlementaires de l'opposition ont souligné que les Marocains ont le droit d'exprimer leur grande et vive préoccupation vis-à-vis de l'atermoiement du gouvernement dans la mise en application d'importantes dispositions de la Constitution ayant trait à l'identité, notamment linguistique, à l'équité, à l'élargissement du domaine de contrôle et de législation, outre d'autres questions qui hypothèquent l'avenir des Marocains. Dans un communiqué rendu public, ils ont indiqué que le gouvernement n'a même pas respecté le plan législatif qu'il a élaboré et qu'il s'est engagé à mettre à exécution, relevant que l'Exécutif continue de monopoliser le traitement des grands dossiers cruciaux. Les parlementaires de l'opposition ont, en outre, estimé que l'entrée politique et sociale est marquée par la grogne et les signes d'inquiétude manifeste chez les différentes catégories populaires, ajoutant que le dialogue social vit une situation d'»asphyxie» presque inédite dans l'Histoire politique et syndicale moderne du Maroc, ce qui constitue une menace directe et réelle à la stabilité sociale dont jouissent les Marocains depuis des lustres. Ils ont, par ailleurs, rappelé que le gouvernement a choisi de préparer le terrain à cette entrée politique en prétendant mener des concertations politiques avec les partis sur les avant-projets de lois électorales, des collectivités territoriales et du découpage électoral, relevant qu'il s'est avéré par la suite qu'il s'agissait d'un simple moyen pour contourner le véritable concept de l'approche participative qui doit prévaloir. Les parlementaires de l'opposition ont relevé que les manifestations de la crise se sont amplifiées de manière effroyable en raison du manque de créativité du gouvernement et son incapacité à trouver des solutions aux problématiques et difficultés dont l'existence est tout à fait naturelle, notant que le manque de créativité de l'Exécutif se manifeste à travers son recours permanent pour l'atteinte au pouvoir d'achat des différentes catégories sociales, en particulier, la classe moyenne et celles à faible revenu, ce qui constitue, au fond, une véritable menace à la stabilité générale dans le pays, car elle accentue la vulnérabilité sociale et expose de nombreuses franges de la société à la pauvreté, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles expressions de la colère et de la protestation. Ils ont aussi exprimé leurs craintes que le projet de loi de finances 2015 consacre cette orientation. Dans leurs allocutions, les chefs du PI, du PAM, de l'USFP et de l'UC, MM. Hamid Chabat, Mustapha Bakkoury, Driss Lachgar et Mohamed El Abied avaient affirmé que cette rencontre constitue une étape importante d'un véritable processus de coordination sur tous les fronts parlementaires, qui permettra aux groupes de l'opposition de se doter des outils nécessaires pour être une véritable force de proposition. Dans son intervention, M. Hamid Chabat a souligné que cette rencontre est le couronnement de plusieurs autres initiatives de coordinations qui ont eu lieu entre les directions des partis de l'opposition ainsi qu'au niveau des présidents des groupes parlementaires de ces partis aux deux Chambres du parlement. Le SG du PI a tenu à préciser que cette coordination ne vise aucune personne ni aucune partie en particulier, elle a pour objectif la défense des intérêts du peuple marocain et de faire face à tous les dangers qui menacent le projet démocratique national. Et d'ajouter que l'objectif de cette coordination n'est nullement électoraliste, mais qu'il s'agit d'une méthodologie de travail des partis de l'opposition qui se considère comme une alternative à ce qui existe actuellement. Pour sa part le SG du PAM Mustapha Bakoury a souligné que cette coordination est désormais un devoir national à accomplir par l'opposition. Et souligner que cette action de coordination puise sa légitimité de l'attitude du gouvernement qui ne cesse de minimiser l'action du gouvernement, attitude qui porte atteinte à l'esprit de la Constitution. Même son de cloche chez Idriss Lachgar, 1er sectrétaire de l'USFP qui a affirmé que de par son importance, le contexte actuel impose une coordination efficiente surtout que ce gouvernement continue de déprécier le travail de l'opposition, accusant le gouvernement de présenter ainsi une mauvaise interprétation de la démocratie, tant que la vraie démocratie est d'assurer un véritable et efficace équilibre entre la majorité et la minorité. Enfin, de son côté, Mohamed Labied SG, de l'UC, a mis l'accent sur le fait que l'opposition est tenue d'exercer un contrôle de qualité sur l'action du gouvernement autant que ce dernier est astreint à fournir un travail de qualité. Et d'ajouter que la coordination entre les composantes de l'opposition politique est à même de garantir une amélioration réelle du contrôle. Par ailleurs, les chefs de l'opposition ont fait part de leur volonté commune d'aller de l'avant sur la voie de la coordination lors des prochaines étapes aussi bien au niveau législatif que sur le plan du contrôle de l'action gouvernementale, notamment la loi de finances 2015, les textes de loi relatifs aux prochaines élections communales, la mise en œuvre de la régionalisation, la réforme du système judiciaire et les différents grands dossiers à dimension sociale et économique qui jouissent de l'intérêt du peuple marocain.