Le Maroc a réaffirmé son engagement "ferme" et "résolu" dans la lutte contre le trafic des drogues qui a été érigée en "priorité nationale". "Conformément à ses engagements internationaux en la matière, le Maroc réaffirme son engagement ferme envers les buts et principes énoncés dans le cadre de la Déclaration politique et le Plan d'action sur la coopération internationale en vue d'une stratégie intégrée et équilibrée contre le problème mondial de la drogue adoptés en 2009, dans le cadre du principe de la responsabilités commune et partagée", souligne le Maroc dans un rapport adressé à la 24ème réunion des chefs des services chargés au plan national de la lutte contre le trafic illicite des drogues en Afrique, qui s'est ouverte mardi à Addis-Abeba. Le Maroc, qui considère la lutte contre le fléau de la drogue comme une "priorité nationale" s'inscrivant dans une logique sécuritaire, sanitaire et socio-économique, déclare également sa prédisposition et son engagement "résolus" pour coopérer "pleinement" avec tous les acteurs partenaires, et ce dans la perspective de contrecarrer le problème mondial de la drogue qui demeure un "défi commun". Passant en revue les efforts déployés pour le renforcement de la lutte contre le trafic des drogues, le rapport relève que les autorités marocaines ont multiplié les contrôles aux niveaux des frontières, des littoraux et des points de passage à travers la mise en place de moyens humains et matériels adaptés, ayant permis entre autres le démantèlement de plusieurs organisations criminelles à ramification internationale et la saisie d'importantes quantités de drogue. Ainsi, explique la même source, les efforts de lutte engagés par les services de sécurité marocains au titre de l'année 2013 ont permis la saisie de plus de 100 tonnes de résine de cannabis, plus de 219 tonnes de kif, 14,5 kg de cocaïne et plus de 450.357 comprimés de psychotropes, précisant que les quantités saisies de psychotropes ont connu une "augmentation alarmante" de 530 pc en 2013 par rapport à l'année 2012 et que la plupart des saisies de psychotropes se sont effectuées au niveau des frontières Est du pays. Durant le premier semestre de l'année 2014, ajoute le rapport, les saisies ont porté sur 94 tonnes de chira, 221 kg de cocaïne et 142.415 comprimés de psychotropes, faisant remarquer que l'année 2014 a été marquée par l'émergence d'une nouvelle ligne du trafic international de la cocaïne en provenance du Brésil via des vols commerciaux. Plusieurs mesures ont été engagées par les autorités marocaines pour contrecarrer cette nouvelle tendance, ce qui a permis l'arrestation de plus de 66 personnes de nationalités différentes, selon la même source. Le Maroc attire l'attention sur le fait qu'il a également été confronté ces dernières années à une recrudescence d'intrusion, dans son territoire, d'avions légers utilisés pour le trafic international de drogues, mais les actions de coordination et de coopération engagées dans ce sens, notamment avec l'Espagne, ont contribué à la réduction des cas enregistrés ces deux dernières années. Le Maroc, qui considère que les nouvelles tendances du trafic international des drogues ne peuvent être maitrisées que par des actions concertées avec les Etats concernés et ce, dans le cadre d'une coopération à tous les niveaux (régional, sous-régional et international), veille toujours à renforcer la coopération en matière d'échange d'informations opérationnelles sur les réseaux de trafic de drogue et d'expériences avec de nombreux pays partenaires, à désigner des officiers de liaison afin de faciliter l'échange d'informations et de renseignements, à développer la coopération dans le domaine de l'entraide judiciaire, et à adhérer aux différents centres opérationnels tant sur le plan régional qu'international. Le rapport détaille également les efforts "colossaux" engagés par le Maroc ces dernières années dans le domaine de la lutte contre les cultures illicites du cannabis dans les provinces du nord du Royaume, ayant abouti jusqu'à présent à une réduction des superficies cultivées de plus de 65 pc. Puisque le développement alternatif est une composante primordiale de la politique de lutte engagée au niveau des zones concernées par ces cultures illicites, le rapport précise que plusieurs projets ont été initiées dans ce sens à travers la mise en place des activités génératrices de revenus, la valorisation du potentiel humain et culturel, l'amélioration des conditions d'accès aux services et infrastructures de base, le développement des capacités et du savoir-faire agricole et artisanal, ainsi que la protection et le développement de l'environnement et la préservation du domaine forestier. Le Maroc réaffirme en conclusion sa "prédisposition" et son engagement "résolus" pour coopérer "pleinement" avec tous les partenaires, dans la perspective de contrecarrer le problème mondial de la drogue qui demeure un "défi commun". La 24ème réunion des chefs des services chargés au plan national de la lutte contre le trafic illicite des drogues en Afrique, organisée par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), examinera durant cinq jours plusieurs thèmes se rapportant à la lutte contre le trafic des drogues en Afrique, notamment la situation actuelle de la coopération régionale et sous-régionale, les tendances et évolutions des nouvelles substances psychoactives et autres substances actuellement non placées sous contrôle international, ainsi que la lutte contre les menaces posées par le trafic d'héroine, y compris par voie maritime. Les participants, dont des représentants du Maroc, vont également exposer à cette occasion les mesures prises afin de renforcer la coopération régionale et sous-régionale dans les domaines comme les enquêtes conjointes, la formation des agents des services chargés de la répression et l'échange d'informations et de données relatives à la lutte contre le trafic de drogues, ainsi que les obstacles qui entravent les efforts déployés dans la lutte contre le trafic illicite des drogues.