Les Nations Unies et le Maroc dopent leur coopération (3/4/2007) Washington a salué les efforts entrepris par le Maroc pour lutter contre la production de cannabis et s'est engagé à continuer à coopérer avec le Royaume et à soutenir ces efforts. «Le Maroc a réalisé des réductions significatives dans la production et la culture de cannabis», a relevé le Bureau for international narcotics and law enforcement affairs, dans son rapport annuel sur la lutte contre les stupéfiants et le blanchiment d'argent, rendu public jeudi. Le volume I de ce document, intitulé «Le rapport 2007 sur la stratégie internationale de lutte contre les stupéfiants», indique que, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Maroc a réussi à diminuer de 40 %, la superficie consacrée à la culture du cannabis, en la ramenant de 120.500 hectares en 2004 à 72.500 en 2005, et ce grâce aux mesures entreprises par les autorités marocaines pour éradiquer la production de cette substance. En plus des efforts entrepris en 2006 contre la production de cannabis, le gouvernement marocain a aussi agi contre la corruption et le trafic de drogue, indique le rapport qui a mis également l'accent sur le partenariat du Royaume avec l'ONUDC. Il souligne à cet égard que les études sur le cannabis menées en 2003, 2004 et 2005 en partenariat avec l'ONUDC traduisent la volonté grandissante du Maroc de compiler des données précises sur la production de cette substance et de traiter le problème de la drogue. En 2004, le Maroc a également lancé une campagne de sensibilisation au profit des cultivateurs de cannabis pour les mettre en garde contre les effets négatifs de sa culture sur le sol et les informer des façons alternatives d'exploiter la terre de manière plus productive, rappelle le document. Engagement formel Tout au long des années 80, le gouvernement du Maroc a travaillé en coordination avec les Nations unies pour faire face aux difficultés géographiques, culturelles et économiques spécifiques auxquelles sont confrontées les personnes impliquées dans la culture du cannabis dans le Nord du Royaume, poursuit le rapport, faisant état de projets conjoints qui visaient à encourager des produits agricoles de substitution tels que l'élevage des chèvres laitières, la plantation de pommiers et l'apiculture. Ces efforts prévoyaient également le revêtement des routes, l'installation de systèmes d'irrigation modernes, la construction de cliniques et de centres vétérinaires, relève le document du département d'Etat qui rappelle encore que durant les années 90, le gouvernement marocain a continué de concentrer ses efforts sur les alternatives de développement dans les provinces du Nord du Maroc à travers l'Agence pour le développement des provinces du nord et l'agence spéciale Tanger-Méditerrannée (TMSA). En juin 2003, TMSA a supervisé le coup d'envoi des travaux du projet du port Tanger-Méditerranée, la pièce maîtresse de son programme de développement de la région du nord. Ce port est destiné à être la principale porte maritime du Maroc, rappelle le document qui ajoute qu'afin d'étudier la faisabilité de la substitution de la culture du cannabis par des cultures alternatives, le gouvernement du Maroc a choisi Taounate pour la construction de l'Institut national des plantes médicinales et aromatiques (INPMA). Faisant état de l'engagement du gouvernement du Maroc à éradiquer totalement la production de cannabis, le rapport indique que selon les statistiques gouvernementales, en 2005, quelque 116 tonnes de cannabis ont été saisies. Si ces saisies sont en baisse par rapport à l'année précédente (318 tonnes), durant la même période, les saisies de drogue telles que la cocaïne, l'héroïne et les psychotropes ont, pour leur part, connu une hausse, poursuit le rapport. Au volet de l'arsenal juridique, le rapport indique que les lois marocaines stipulent des peines pouvant atteindre 30 ans d'emprisonnement et des amendes de 20.000 à 80.000 dollars à l'encontre des trafiquants. Evoquant la coopération Maroc-USA dans la lutte contre la drogue, le rapport conclut que les Etats-Unis vont continuer à coopérer avec le Maroc dans ses efforts de lutte contre ce fléau.