C'est aujourd'hui que s'ouvre, à Casablanca, le Forum économique Maroc-Guinée sous la houlette de la CGEM. Une conférence à laquelle prendront part une bonne brochette de personnalités du monde des affaires et de la classe politique des deux pays. Ce Forum est la concrétisation directe des conventions paraphées, lors de la visite historique à Conakry, en mars dernier, de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Faut-il rappeler, à ce sujet, qu'au cours de ce déplacement royal, le Souverain et le Président Alpha Condé, Chef de l'Etat et Président de la République, ont présidé la cérémonie de signature de 21 accords bilatéraux dans différents domaines de coopération entre les deux Etats. Ce Forum, qui se veut un rendez-vous des acteurs publics et privés marocains et guinéens à Casablanca, sera consacré aux enjeux et perspectives de partenariat économiques entre Rabat et Conakry. Pas moins de 100 opérateurs privés des deux pays sont attendus à cet événement, précurseur d'un échange économique renforcé. Résultat : tous ont soumis soit des projets ou des idées de projets d'intérêt majeur. Pour Mme Nadia Bensalah Bencheqroun, Présidente de la CGEM, « ce forum permettra, d'une part, d'échanger sur des possibilités de partenariats autour de projets réalisables à court terme et, de l'autre, renforcer les liens économiques et culturels entre la Guinée et le Maroc, rendre actives et opérationnelles les conventions bilatérales, favoriser la signature de nouvelles conventions et présenter des projets bancables et réalisables. » Côté guinéen, cette journée sera mise à profit pour vanter les opportunités d'investissement dans ce pays si riche. En effet, la Guinée est pourvue de richesses naturelles et minières considérables avec notamment deux tiers des réserves mon diales de bauxite, et un potentiel extraordinaire de réserves en fer, or, diamant, nickel, uranium et manganèse, mais toute cette richesse reste largement sous-exploitée puisque le secteur minier contribue seulement pour 15 à 20 % au PIB et pour 25 % aux recettes intérieures de l'Etat. En outre, la Guinée a besoin d'un savoir-faire, de ressources humaines hautement qualifiées et surtout d'un secteur privé dynamique et expérimenté pour engager les investissements nécessaires et accompagner les pouvoirs publics dans la valorisation de ses ressources, leur exploitation et leur commercialisation à l'international. Et c'est là où le Maroc peut être d'un grand soutien à la Guinée comme aux autres pays de l'Afrique subsaharienne, à travers son secteur privé dont l'expérience n'est plus à démontrer, son savoir-faire désormais bien établi dans les domaines des grands chantiers structurants, de la gestion de l'eau, de l'utilisation des énergies renouvelables, et aussi à travers ses universités, ses instituts et centres qui forment chaque année des milliers de cadres, ingénieurs, techniciens et managers, marocains et africains. A travers ce Forum, il s'agira aussi de la mobilisation des ressources nécessaires au financement des projets, l'établissement de partenariats d'affaires et la signature de nouvelles conventions Guinée-Maroc. Pour faire de ce Forum un vrai succès, plusieurs membres des gouvernements des deux pays sont attendus. Selon les organisateurs, l'événement devra se tenir en cinq phases dont, entre autres, la phase plénière consacrée aux discours et allocutions, l'animation des panels. Cependant, le discours du ministre de l'Économie et des Finances de la Guinée sera très attendu puisqu'il va porter sur le contexte macroéconomique de la Guinée, l'amélioration de l'environnement des affaires et des opportunités d'investissement et les domaines de coopération avec la Guinée. Des retombées attendues sur tous les plans Sans nul doute que le clou du Forum sera les présentations portant sur l'investissement en Guinée : cadre réglementaire, fiscal et douanier, ou sur les atouts et secteurs à fort potentiel de développement de l'économie guinéenne, le tout sur fond de projection d'un film institutionnel sur la Guinée et des témoignages d'entreprises marocaines évoluant en Guinée. Parallèlement, des ateliers sectoriels seront au menu dont l'objectif est de présenter les différents projets et leurs opportunités et les enjeux des réformes institutionnelles. Ainsi, en tenant compte des accords bilatéraux, des groupes thématiques porteront sur l'agriculture, pêche, élevage ; eau-énergie et mines ; les transports et infrastructures ; le commerce, industrie et industrie pharmaceutique ; l'immobilier et aménagement du territoire ; tourisme et artisanat ; les services financiers. Il semble que chaque table ronde sera présidée par un ministre. Un rapporteur consignera les débats. Ceci fait, les organisateurs vont enchaîner avec la phase des échanges directs entre partenaires, le tout suivi de la cérémonie de clôture et le point de presse. On se souvient par ailleurs qu'un premier Forum économique avait été organisé en 2013, à Casablanca, par l'Amicale Guinée-Maroc pour le partenariat économique et qui a connu une grande réussite. In fine, cette rencontre vient conforter la vision des deux Chefs d'Etat quant au renforcement de la coopération entre la Guinée et le Maroc. D'ailleurs, c'est à juste raison que le Président Alpha Condé entend faire du Maroc un partenaire privilégié et faire de la Guinée une porte d'entrée sur le marché ouest-africain. En la matière, la Guinée, de par sa position géographique, peut ainsi permettre au Maroc de percer deux marchés régionaux, l›Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et la Communauté économique des Etats de l›Afrique de l›Ouest (CEDEAO), qui représentent respectivement 80 millions et 300 millions de consommateurs, comme l'a souligné aisément le Conseil national du commerce extérieur (CNCE). Car considéré comme un partenaire privilégié qui contribue au développement socio-économique de la Guinée, le Royaume intervient dans plusieurs secteurs d›activité guinéens, qui vont de l›agriculture au commerce, en passant par l'artisanat et la formation des cadres.