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De la «Shoah» européenne à la «Shouha» universelle à Ghazza «sur - Glane»
Publié dans L'opinion le 05 - 08 - 2014

En cette année de «grâce chrétienne» 2014, soit un siècle après la «sale guerre», dite «mondiale», l'humanité tout entière, via ses conquêtes numériques (médiasphère), est sagement alignée, bien et paisiblement assise, devant un écran de la taille du globe, de la planète bleue, sur lequel défilent, dans toutes les langues et sous tous les angles de prise de vue, les images des trophées de guerre d'une des plus puissantes armées du 21ème siècle : enfants et bébés déchiquetés, brûlés vifs, des bouts de cadavres de vieux et de vieilles qui surgissent de dessous les décombres, en feu souvent, d'une cuisine, d'un modeste salon, d'une chambre d'enfant, d'une salle de classe, d'une bibliothèque d'université, d'une chambre d'hôpital, d'une salle de soins ou de chirurgie, d'un parc de jeux pour enfants, d'un autel de mosquée ou d'église... Picasso aurait-il été autrement et plus atrocement inspiré pour Ghazza qu'il ne l'a été pour Guernica?...
En parallèle, sur nos écrans à nous tous les humains, le vieux continent de Pablo de Guernica, commémore interminablement et inlassablement, depuis des mois et des mois, le centenaire du «grand massacre» de 14/18, comme si les Européens doutaient plus que jamais du rêve, bien humain, des descendants des «poilus» : le «plus jamais ça!»... Pour un Européen, Fançais par exemple, comme pour un Marocain, arrimé, lui, de fait et par indigence en le domaine, à la «navette médiatique» de son ex-métropole coloniale, ces images de déluge de feu et de sang, se téléscopent avec le tsunami d'images jaunies d'archives commémorant les deux conflits dits mondiaux.. Parmi ces images, déroulent celles emblématiques de certains massacres insoutenables : les tranchées de Verdun, innondées de boue et de sang, l'extermination par le feu, la potence et les armes, de tous les habitants d'un village... Sort réservé, par exemple, le 10 juin 1944, par les troupes nazies et leurs «SS» aux quelque 1600 âmes du village «Ouradour- sur- Glane» (à 25 Km de la ville française de Limoges) : hommes mitraillés dans des granges fermées, puis gazés et brûlés, femmes et enfants brûlés vifs dans leur lieu de culte, soigneusement fermé sur eux, l'Église... Massacre, en souvenir duquel, les présidents français et allemand, F. Hollande et J. Gauck, se tinrent la main, le 4 septemre 2013, en une fusion qui se veut humaine, attestant, comme témoins illustres, de la conscience humaine telle que définie par la Déclaration universelle des droits de l'Homme du 10 décembre 1948 (juste 4 ans après ce massacre)...
Avant eux, se sont rendus à Ouradour, en pèlerinage d'humanistes, chantres de paix et de réconciliation, De Gaulle (21 mai 1962), François Mitterrand (3 mai 1982; 10 juin 1994), Jacques Chirac (16 juillet 1999)... Dans un discours prononcé sur place, en 1994, Mitterrand déclarait qu'»il appartient aux générations prochaines de bâtir un monde où les Oradour ne seront plus possibles»... Ce 3 août 2014, sur terre d'Alsace (sur la «montagne mangeuse d'hommes»), alors que près de 1600 âmes ont été fauchées, ensevellies sous le sable en cendres des 360 kilomètres carrés de la bande de Ghazza, les présidents français et allemand, cet attelage de tête de l'Union Européenne, bras et mains enlassés, comme leurs drapeaux et fanions, se prêtent, en osmose, à des moments solennels de communion et d'élévation du sentiment humain, entre le bourreau d'hier (l'Allemagne Nazie) et sa victime (la France, «terre/berceau des droits de l'Homme»)... «Les commémorations rappellent les leçons de l'histoire (...) donnent du sens au monde d'aujourd'hui», martela Hollande à l'occasion, dans un discours, avant d'ajouter, en une phrase brève et sybilline : «Quel beau message aujourd'hui pour le Moyen-Orient !» !!
S'adressant au monde entier et particulièrement à ses jeunes, les deux présidents dénoncèrent «le terrible et l'horrible» d'hier (en Alsace comme à Ouradour, dixit Hollande), gagèrent que «le dieu imploré» ne restera pas «sourd» comme hier aux «cris de détresse», avertirent que «la commémoration du passé est la construction du futur» (dixit Gauck)... Scènes et formules hypermédiatisées, bien sûr, qui, à cette occasion, permettent aux deux nations, comme à leurs 25 voisins et associés de l'Union Européenne (en attendant huit autres qui sont au portillon, dont la Turquie) de raffermir leur union, par la mémoire et l'histoire ainsi célébrées, après l'économie, péniblement régulée... Pour ressasser, à longueur d'année, à l'adresse de tous les autres peuples de la terre, qu'ils aient été victimes ou non, alliés ou non, du nazisme, qu'ils avaient été victimes, eux, durant un siècle, de «l'horrible et du terrible» et qu'ils édictent, au nom de toute l'espèce humaine, «Le» verdict de la conscience universelle qui condamne à jamais, haut et fort, le comble de l'horreur du siècle passé : la «Shoah», l'extermination par «la solution finale» de femmes, hommes et enfants de confession juive (4 à 5 millions, soit 40% des adeptes de cette religion à l'époque).
Etymologiquement, le terme Shoah signifie en hébreu anéantissement, cataclysme, catastrophe, ruine, désolation... C'est le terme qu'on emploie systématiquement, par exemple en France, surtout depuis que le cinéaste Claude Lanzmann le porta aux écrans de toute L'Europe et au delà par un film d'une durée de neuf heures et demi... Le cinéma compte dans l'ancrage des mots et même des concepts et versions de l'histoire, voire les vérités ou données comme telles... L'ONU et le monde anglo-saxon, USA compris, lui préfèrent le mot «Holocauste» qui désigne dans la Bible «sacrifice par le feu»... Pensez-vous qu'un Gazzaoui refuserait ne serait-ce qu'un terme de cette liste pour qualifier le carnage qu'il subit depuis près d'un mois ? Certainement non. Par contre, ni les leaders européens, ni le Président Obama et ni le Secréataire Général des Nations Unies n'oseraient emprunter un de ces termes au martyre passé, sans cesse brandi par l'État d'Israël, pour désigner la «Shouha universelle» qui a pour théâtre ouvert au monde entier la bande de Ghazza... «Shouha» signifie en arabe classique, selon notre grand et fin encyclopédiste, Abdelghani Abou Al Azm, «défigurer», «balafrer» un visage, un texte, une réputation ou... la vérité... Dans le langage de tous les jours des Marocains, la «Shouha», plus grave que la «Hchouma» (que connaissent les francophones) désigne un scandale inimaginable pour la conscience et la morale humaines et qui est provoqué par un comportement devant tout le monde, devant le Monde entier et pour lequel son auteur ne saurait être absou... Mais, hélas, Ban Ki-moon ne parlera jamais ni arabe classique, ni arabe dialectal marocain pour qu'on espère lui faire prendre conscience de cette «Shouha» qui défigure et balafre la conscience universelle dont il est supposé être le gardien ou, pour le moins, le comptable ou greffier, l'enseignant plutôt qui dispose d'écoles pour ce faire... Il est vrai qu'il en a perdu déjà sept à «Ghazza- sur-Glane» ouvertes par lui comme refuges pour familles fuyant l'apocalypse... Quel terme serait acceptable à ses yeux pour qualifier cet inédit objectif de guerre ? Existe-t-il dans le lexique onusien ?


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