Durant ce mois de Ramadan qui approche de sa fin, les services de contrôle de l'ONSSA avaient vraiment du pain sur la planche. En tout cas, selon les communiqués publiés par la direction régionale de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, ces services de contrôle n'ont pas chômé. Une fois n'est pas coutume, serait-on tenté de dire. Car, à ce déluge de communiqués dont on a été bombardé durant ces semaines d'abstinence, on n'y est pas habitué le reste des mois de l'année. N'empêche, pour le mois de Ramadan, mois de consommation à outrance, la vigilance est de mise et l'accentuation des contrôles est justifiée. Des contrôles qui ont permis de saisir à travers différentes régions du pays plusieurs dizaines de tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation. La palme d'or revient au Grand Casablanca avec 195 tonnes de produits alimentaires saisis en une semaine seulement. Ces 195 tonnes de produits avariés ou impropres à la consommation concernent toutes, à quelques miettes près, le secteur des viandes. Rouges, blanches, poissons et produits affiliés. Ainsi, il ressort des communiqués de l'ONSSA que les viandes constituent le gros des produits saisis et détruits. Les gros lots de produits saisis et détruits ou retirés des circuits commerciaux proviennent des régions Taza-Al Hoceima, Fès- Boulemane, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et Gharb-Chrarda-Beni Hssen. Mais le Grand Casa enregistre à lui seul cinq fois plus de volumes que toutes ces régions réunies. Et bien sûr, les viandes constituent le gros paquet des produits impropres à la consommation. Ce qui fait ressurgir la question de l'abattage clandestin, des contrôles sanitaires dans certains abattoirs, tels les abattoirs des souks hebdomadaires . Cela dit, les révélations officielles des saisies et destructions conjoncturelles de lots de produits alimentaires avariés ne sont pas pour résoudre complètement le problème. D'abord à cause du caractère conjoncturel de l'action. En effet, il faut attendre une occasion comme celle du mois de Ramadan pour voir ces « descentes » des services de contrôle de l'ONSSA dans nos marchés et commerces. Et encore. Si les communiqués de l'ONSSA avancent un tableau de chasse global des opérations par régions, on ne sait pas la part des fraudes et infractions entre milieu urbain et milieu rural. A notre connaissance, à part le contrôle vétérinaire de routine dans l'espace d'abattage dans les souks, il est difficile de croire à quelque opération des brigades mobiles de contrôle et des commissions préfectorale et provinciale. Pour preuve, il n'y a qu'à voir la qualité des achalandages dans ces souks et les conditions de leur conditionnement. (NDLR : il fût un temps où même des pilules contraceptives étaient vendues...au détail parmi les pesticides et insecticides).