C'est le deuxième long métrage de Lahcen Zinoune après "La beauté éparpillée", cet artiste-danseur venu explorer le cinéma en tant qu'une autre forme d'art. Dans son précédent film, Zinoune s'intéressait à la musique en évoquant son histoire au Maroc et son développement sur fond de lutte entre le Bien et le Mal. Dans "Femme écrite", il explore un autre domaine relevant aussi de l'art (ou du simple graffiti), qu'est celui du tatouage sur les corps des Marocaines, tradition présentée comme ancestrale par le réalisateur et qui, dans les temps actuels, a pris des proportions fulgurantes un peu partout dans le monde. Découvrir les corps féminins pour en admirer le tatouage semble être un bon prétexte pour se livrer à une sorte de voyeurisme inévitable à toute approche d'un tel sujet et le cinéaste n'en démord pas. Il finit par trouver les actrices marocaines consentantes pour se livrer à un tel jeu, certes non dénué d'audace, et qui est resté jusqu'à présent, du ressort des actrices étrangères. De ce coté, le film est intéressant car il pousse les limites de l'autocensure, une grande "qualité" des cinéastes marocains. A part cela, le film s'apparente amplement à un genre vieux de quelques décennies et que la télévision reprend, tard dans la nuit, avec plus d'ardeur et de fantasme à l'adresse de spectateurs frustrés et constamment en manque. Il s'agit du cinéma érotique avec ses fantasmes habituels que Zinoune reprend sans grande gêne moyennant la liberté des corps dont une catégorie de public raffole. Ce serait un leurre de considération si l'on situe ce film parmi les œuvres marquantes du cinéma marocain car il est sans grande valeur ni thématique ni stylistique, qualités innées à tout film véritablement cinématographique. Les dialogues abondants et les discours pédagogiques viennent ternir une narration éparse et difficilement maîtrisée. On se demande si l'illustration par Zinoune est restée fidèle à l'esprit du scénario écrit initialement par le critique défunt Mohamed Soukri dont "Femme écrite" n'est certes pas un point fort, lui plus porté vers l'analyse filmique et la critique de cinéma ? A cette occasion, on se rappelle de triste mémoire que l'un des plus mauvais films du monde fut signé par l'un des plus grands théoriciens du cinéma en l'occurrence Jean Mitry. Décidément, on ne peut pas être fort partout. Résumé du film Naïm, anthropologue de retour d'un voyage, se voit réaliser la vie d'une femme qu'il admire : « Mririda ». Durant ce long trajet ses idées élaborent un imaginaire délirant de grandeur et de mysticisme à la fois. A la recherche des traces de cette femme poétesse, dans son délire, il nous fait visiter une demeure que fréquentait Mririda et où se pratiquait le plus vieux métier du monde. Son extase nous promène du dédoublement de la personnalité à l'inceste, du crime à la mémoire, et cette dernière est le point culminant de notre histoire. Tout cela dans un trouble psychologique ou coexistent des individus aux comportements normaux et conscients des milieux qui les entourent. A la découverte d'Adjou, Naïm se trouve en communion spirituelle avec elle en qui il découvre à sa stupéfaction sans cesse accrue, une âme enthousiaste et généreuse combien exceptionnelle et inattendue au cœur du grand Atlas. Il la sent pénétrée de la flamme qui la brûle, de l'amour de Mririda à laquelle elle doit une inspiration originale.