La Cour d'appel administrative à Rabat vient de confirmer le verdict prononcé par le tribunal administratif d'Oujda, concernant l'affaire désormais célèbre des deux sœurs, Salma et Soumaya, ayant fait l'objet d'une décision de la commission de l'Académie d'Oujda de les recaler et de les priver de la session de rattrapage pour tricherie à l'examen. Le correcteur de l'épreuve de philosophie, ayant constaté une certaine similitude entre les copies des deux sœurs, aurait constaté une fraude à l'examen. Les deux sœurs sont sanctionnées par la note « Zéro » dans la matière, l'échec à l'examen et une interdiction de passer la session de rattrapage et une privation de la passation pendant 24 mois conformément à la loi en vigueur. Devant ce qu'elle dénonce comme une injustice, la famille, confortée par les notes excellentes des deux jumelles dans toutes les matières, leurs comportements exemplaires dans leur scolarité et les témoignages de certains professeurs qui expliquent que les deux filles ont une relation très fusionnelle et qu'elles sont très proches l'une de l'autre, qu'elles étudient ensemble, révisent ensemble, et qu'il est normal qu'elles aient développé les mêmes compétences , voire les mêmes références et un raisonnement quasi identique, a porté plainte près du tribunal administratif d'Oujda. Considérant que la cause des deux jumelles est juste, cette juridiction a décidé le 3 juillet d'annuler l'interdiction de réussite ou/et du passage de la session de rattrapage. Le département de l'éducation nationale refuse l'application de ce jugement signé par le tribunal administratif d'Oujda et a interjeté appel remettant cette affaire à la case départ. Entre temps, la session de rattrapage a eu lieu et les deux sœurs n'avaient pas pu en bénéficier malgré le verdict. Maintenant que la Cour d'appel a confirmé le jugement du tribunal administratif, quelle attitude suivra le ministère de l'éducation ? Aura-t-il le courage de reconnaitre l'erreur d'une procédure administrative, de rétablir les deux sœurs dans leur droit et de proclamer leurs réussites ? Comment présumer une fraude après l'épreuve de passation, lors de la correction pour des élèves qui apprennent les mêmes cours, sur le même manuel, avec les mêmes synthèses ? Et quel était le rôle des professeurs surveillants lors de la passation pour permettre des « fraudes » aussi flagrantes ? Et pourquoi permettre à deux sœurs, portant le même nom de passer les examens l'une à côté de l'autre ? Affaire à suivre.