L'éligibilité du Maroc à une nouvelle Ligne de précaution et de liquidité (LPL) auprès du Fonds monétaire international (FMI) renseigne sur des équilibres macroéconomiques sains, a affirmé mardi à Rabat, le Gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri. "L'éligibilité à une nouvelle LPL, place le Maroc parmi les souscripteurs internationaux qui disposent de fondamentaux macroéconomiques relativement sains et permettra au Royaume de faire face à d'éventuels chocs exogènes", a assuré M. Jouahri qui intervenait lors de la réunion trimestrielle de la Banque centrale, tenue mardi à Rabat. Il a, à cet effet, souligné que le Maroc, après l'accord unanime du Conseil du FMI en faveur du renouvellement de la LPL, est en train de finaliser l'ensemble des conditions et des points de repères relatifs à la prochaine demande. "Nous sommes le seul pays dans la région MENA qui bénéficie de la LPL, tandis que des pays comme la Tunisie et la Jordanie sont en stand-by", a-t-il noté. Il a, en outre, souligné que l'amélioration de la notation par "investment grade" du Maroc de "négative" à "stable" renforce la confiance en le Royaume pour le renouvellement de cette Ligne et reflète les progrès accomplis sur le plan macroéconomique. Au niveau des comptes extérieurs, M. Jouahri a fait savoir que le déficit commercial de biens s'est chiffré à 84,9 milliards de dirhams (MMDH), à fin mai 2014, contre 83,2 MMDH à la même période de 2013. Il a également précisé qu'en dépit de la baisse de 13,3 pc des ventes de phosphates et dérivés, les exportations ont augmenté de 5,2 pc, marquées par la forte progression des expéditions du secteur automobile. En regard, les importations se sont accrues de 3,6 pc, en liaison avec la hausse des approvisionnements en produits alimentaires, notamment le blé. Pour ce qui est des recettes de voyages, le Wali de BAM a précisé qu'elles se sont améliorées de 3,2 pc, alors que les transferts des MRE ont régressé de 1,6 pc et les flux nets des investissements directs étrangers ont reculé de 18 pc, en lien avec un effet de base. Il a, aussi, informé que l'encours des réserves internationales nettes s'est situé à fin mai à 164,2 MMDH, soit l'équivalent de 4 mois et 19 jours d'importations de biens et services, et devrait se maintenir proche de ce niveau d'ici fin 2014. Par ailleurs, l'analyse des indicateurs monétaires montre, selon le responsable de la Banque centrale, une accélération du rythme d'accroissement de l'agrégat M3 de 3,2 pc au premier trimestre 2014 à 4,2 pc en avril, l'écart monétaire restant toutefois à un niveau négatif indiquant une absence de pressions inflationnistes émanant de la sphère monétaire. En parallèle, le rythme de progression du crédit bancaire s'est amélioré de 3,8 pc à 4,4 pc, et devrait se situer à 4,5 pc au terme de 2014. Au niveau des conditions monétaires, le taux moyen pondéré sur le marché interbancaire s'est situé à 3,03 pc en moyenne aux mois d'avril et mai, en légère baisse par rapport à sa moyenne des trois premiers mois de l'année. Concernant les taux débiteurs, les données de l'enquête de BAM auprès des banques pour le premier trimestre montrent une diminution de 56 points de base à 5,96 pc. Pour ce qui est du taux de change effectif du dirham, il s'est apprécié d'un trimestre à l'autre de 0,57 pc en termes nominaux et de 0,34 pc en termes réels, alors que les prix des actifs immobiliers ont légèrement augmenté de 0,1 pc en glissement annuel au premier trimestre 2014. Par ailleurs, au cours de cette réunion, le Conseil a analysé et approuvé le Rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays, ainsi que sur les activités de la Banque au titre de l'exercice 2013. Il a également examiné l'évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions d'inflation à l'horizon du troisième trimestre 2015.