Le festival Mawazine-Rythmes du Monde, dont la 13ème édition a rassemblé pas moins de 1.500 artistes avec de grands noms de la scène marocaine et panarabe et des stars de renommée internationale, autour d'un seul mot d'ordre: «Nos différences nous ont réunis», a connu une affluence record avec 2,62 millions de spectateurs. Placée sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette 13ème édition de Mawazine, organisée par l'association Maroc-Cultures, a tenu ses promesses à travers une programmation «originale et exigeante», «riche et éclectique» qui offre un aperçu saisissant de la création musicale mondiale, avec une centaine de concerts répartis sur sept scènes à Rabat et Salé, en plus de spectacles de rue et d'ateliers au cours desquels les artistes invitent à la pratique musicale, à l'échange et à la découverte. Lors de cette 13eme édition, clôturée samedi soir, le public a été émerveillé par les plus grands noms de la musique internationale qui se sont succédé sur la scène OLM Souissi, à l'image de Justin Timberlake, Alicia Keys, Robert Plant, Ne-Yo et Stromae, Ricky Martin, Kool & The Gang et IAM. La scène du théâtre national Mohammed V a, quant à elle proposé des concerts aussi prestigieux que surprenants donnés par The Commodores, Luz Casal, La Yegros, Bernard Lavilliers, Amancio Prada, Souad Massi & Eric Fernandez, Orquesta Aragon ou encore Hayat El Idrissi, avec Rehab Al Metawi et l'Orchestre Hafni de l'Opéra du Caire. Avec plus de 35 concerts dédiés aux répertoires marocains et arabes, Mawazine consacre, une fois encore, la moitié de sa programmation aux artistes nationaux. Musiques gnaoui, rai, chaâbi, amazigh, classique, électronique et urbaine : toutes les tendances musicales sont représentées sur les scènes de Salé, Nahda et Renaissance, qui accueillent les plus grandes voix du Maroc et de la région. Chaque concert bénéficie d'une visibilité unique et reflète un état de la création panarabe grâce à la présence d'artistes confirmés, comme Kadhem Saher, Carole Samaha, Nancy Ajram, Bilal, Wael Jassar, Nawal Koweitia et Mohammed Abdou, mais aussi des jeunes talents, tels que Nassif Zeytoun, Mourad Bouriki, Jamila, Youssef Guelzim ou encore Mohamed Assaf. Le centre culturel La Renaissance, a été dédié à l'art de l'Aïta avec le maître Jamal Eddine Zerhouni, la musique andalouse avec le maître Mohamed Bajeddoub et le melhoun avec Majda El Yahyaoui. Le public avait aussi rendez-vous avec une création unique de V-Djing, Rallumer les étoiles : Kan Ya Ma Kan, un spectacle mis en scène par Fatym Layachi qui revisite le flamenco, le malouf et la nouba en présence de quatre musiciens et deux chanteurs dont les Marocains Rachid Zeroual et Mohamed El Ouahabi. Sur la scène Nahda, les femmes marocaines ont été à l'honneur avec les prestations de trois grandes chanteuses, Rachida Talal, Saida Charaf et Latifa Raafat, et la venue de la princesse d'Arab Idol, Salma Rachid. Le hip hop n'est pas en reste, en témoigne les concerts de Hamid VFF, de Masta Flow et de Muslim. A Salé, les soirées marocaines vont s'enchaîner avec Kawtar Nihad, Cheb Kader et Hamid Serghini, les légendaires Tagada, Hamid Serghini, Mustapha Bourgogne et Zina Daoudia ainsi que les groupes Larsad, Tifyur, Ribab Fusion et Bnat Gnaoua. Profondément ancré dans son continent, Mawazine renouvèle également sa passion pour la musique africaine et met en lumière les grandes figures d'un territoire pluriel aux traditions et aux richesses sonores infinies. Certains interprètes sont de retour, à l'instar d'Angelique Kidjo, d'Hugh Masekela et de Manu Dibango, tandis que de nouveaux visages font leur apparition, comme Zebda, Ben L'oncle Soul, Bixiga 70, Iyeoka, Ebo Taylor et Youssoupha. Haut lieu de l'expérimentation et de la découverte, Mawazine a consacré pour la scène du Chellah, autre site historique emblématique de la capitale, une programmation entièrement dédiée aux musiques des grands fleuves de la planète. Intitulée «Le Chant des Fleuves», cette création unique en son genre explore les patrimoines musicaux nés au bord des rives ancestrales du Nil, du Mississippi, de l'Euphrate ou encore du Danube. Comme ces fleuves légendaires, ces musiques puisent dans un héritage très riche et charrient une infinité d'expériences sonores. Ce voyage musical mènera ainsi les festivaliers en Hongrie, aux Etats-Unis, en Mongolie, en Ethiopie, en Guyane, en Turquie, en Iran, et bien sûr au Maroc. Les formations Sarah Savoy (Etats-Unis), Sondorgo (Hongrie), Egschiglen (Mongolie), Selamnesh & Badume's Azmari (Ethiopie), l'Ensemble Shanbehzadeh (Iran), Prince Koloni & Fondering (Guyane) et Ouled Benaguida (Maroc) vont livrer des spectacles inoubliables dans le cadre exceptionnel du Chellah, un site antique dont les murs conservent les traces des cultures millénaires qui ont forgé le Maroc.