C'est bien le PDG du groupe Kenzi, Abdellatif Kabbaj, qui regroupe 10 hôtels dans son giron qui le confie dans un entretien paru sur le magazine français Jeune Afrique du 17 mai dernier, édition n° 2783, confirmant ainsi l'engouement de la clientèle moyenne sur cette formule: «Les touristes français, anglais et les allemands de la classe moyenne privilégient le tout inclus pour ne pas avoir à remettre la main au portefeuille, une fois arrivés sur place, et particulièrement dans nos 7 clubs de vacances». Une formule, ajoute-t-il, «qui convient aux clients marocains, de plus en plus nombreux, qui viennent en famille, quittent peu leurs hôtels et veulent des activités sportives et récréatives sur place avec un prix de vente journalier de 50 Euros...». Au fait, si ce genre de gestion d'établissements hôteliers est en vogue dans bien de pays, c'est tout simplement qu'il fait énormément de concessions au profit des clients, allant jusqu'à déshabiller ses prévisions des recettes, les réduisant à un état de nudité qui les réduit au calcul rudimentaire des épiceries. Nous vous faisons grâce de la quantité et la qualité des repas servis, éléments essentiels chez la direction de cette nouvelle génération hôtelière qui trouve sa place plutôt dans les clubs de vacances soutenues par l'exemption de taxes que dans l'hôtellerie classique, lesquels éléments servent d'appoint d'équilibre financier. Cela étant, nous reconnaîtrons que c'est une formule qui bonifie les arrivées et tout autant les nuitées, mais qui malheureusement tire le secteur vers le bas. Ce n'est pas le même son de cloche chez Pierre Jochem le DG de la Mamounia qui se réjouit des mirobolants résultats affichés pour l'exercice 2013 : Un chiffre d'affaires d'environ 400 millions de dirhams et un résultat net à l'équilibre cette année se quantifiant par un taux d'occupation de 72% en avril et 68% en mars pour les 209 chambres de l'hôtel soit 15 points par rapport à la même période de l'année passée. Et Pierre Jochem de développer sa stratégie devant le journaliste de Jeune Afrique : «Nous avons multiplié les voyages de promotion de notre établissement à New-York, Londres, Paris, et Miami, mais aussi dans les pays émergents, et notamment au Brésil, où notre établissement suscite un bel intérêt, et d'où proviennent désormais 5% de nos clients. Nous avons également eu de belles demandes de privatisation, à l'occasion d'anniversaires et de mariages de personnalités. En 2013, La Mamounia a été totalement privatisée 15 jours pour ces clients particuliers, notamment des Russes. Enfin, nos clients traditionnels français et américains restent extrêmement fidèles à l'hôtel. Beaucoup d'entre eux reviennent». «La rénovation de l'établissement, qui a coûté 120 millions d'euros, a suscité un nouvel engouement, explique le DG de La Mamounia. Pour continuer à progresser, nous espérons la mise en place de nouvelles liaisons aériennes, incluant des première classes, exigées par nos clientèles». Il est évident que nous sommes devant deux produits différents qui sont incomparables aussi bien dans les différents services qu'ils offrent que dans les objectifs qu'ils visent ce qui suppose une stratégie de commercialisation spécifique à chacun. Nous en convenons sauf que les deux sont condamnés à se rencontrer sur un point commun à savoir celui de la promotion qui reste incontournable pour la vente de tous produits de quelques niveaux qu'ils soient. Autrement dit, que ce soit Kenzi ou la Mamounia, le recours à la promotion qui passe par la présence effective dans les salons internationaux du tourisme, des campagnes intensives de publicité et des workshops, reste indispensable. Ce qui nous ramène à dire q'une promotion intelligente et bien ciblée rapportera beaucoup plus qu'une formule de vente au rabais. Par ailleurs, il existe un élément déterminant, indépendant de la volonté des hôteliers qui paralyse considérablement l'envol du secteur touristique et qu'il urge de régler. Il s'agit de l'aérien. Tant qu'il n'y aura pas de nouvelles liaisons aériennes, l'attraction espérée demeurera réduite. On ne répétera jamais assez que la disponibilité des vols dans le temps et dans l'espace est le meilleur moyen de motiver le client.