Créée sous la présidence de Michel Platini, l'Instance de contrôle financier des clubs de l'UEFA doit officialiser cette semaine les sanctions à l'encontre de neuf clubs de football. Le sigle est au cœur de toutes les interrogations médiatiques. L'ICFC, l'Instance de contrôle financier des clubs de l'UEFA, doit officialiser cette semaine les sanctions à l'encontre de neuf clubs de football épinglés pour non-respect du fair-play financier. Présidée par le Portugais José Narcisco da Cunha, ancien juge à la Cour de justice de l'Union européenne, cette instance reste méconnue. Elle est pourtant l'un des instruments-clés mis en place par le président de l'UEFA, Michel Platini, pour lutter contre les dérives budgétaires des clubs de football engagés dans les compétitions continentales. Créée en 2012 en remplacement du panel de contrôle financier qui avait vu le jour en 2009, l'ICFC veille à ce que les clubs « remplissent les exigences » du fair-play financier et a pour mission d'« imposer les mesures disciplinaires »aux contrevenants. L'instance est constituée de deux entités. La chambre de l'instruction est présidée par l'ancien premier ministre belge, Jean-Luc Dehaene. Elle se compose de sept experts en matière juridique et financière, dont un Espagnol, un Allemand, un Italien et un Français, Yves Wehrli, avocat au cabinet Clifford Chance et spécialiste en droit du sport. Ces membres ont été élus par le comité exécutif de l'UEFA en 2012, leur mandat court jusqu'en 2015. Ils se sont réunis à Nyon, en Suisse, jeudi 1eret vendredi 2 mai, pour finaliser les dossiers des clubs sanctionnés. LIMITES DE LA TRANSPARENCE La chambre de jugement, composée du président de l'ICFC, des deux vice-présidents et de deux autres membres, interviendra surtout si, à la suite des négociations, la chambre de l'instruction et un club n'arrivent pas à se mettre d'accord. Afin d'écarter tout soupçon de conflit d'intérêts, un membre de l'ICFC « ne peut pas prendre part à l'examen d'un cas s'il existe un doute légitime quant à son impartialité ». Il ne doit pas non plus appartenir « à un autre organe, instance ou commission de l'UEFA », d'une association membre de l'UEFA ou d'un club affilié à une association membre de l'UEFA. Des précautions qui visent à garantir l'indépendance et la neutralité de l'instance et donc la légitimité de ses décisions, contestables uniquement devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Mais qui ne sauraient cependant masquer le peu de transparence, ces dernières semaines, sur l'avancée des négociations avec les clubs. La transparence, dans le football, a ses limites. Les textes de l'UEFA précisent que les membres de l'ICFC sont tenus à un« strict respect de la confidentialité concernant tous les faits qui leur sont soumis dans l'exercice de leurs tâches ».