Cela n'est pas une fiction, c'est de la réalité. La Zaouïa Hamdouchia, l'une des plus importantes Zaouïas à El Jadida et plus précisément au sein de la Cité Portugaise est dans une situation difficile et lamentable. Construite aux tous débuts du siècle précédent, cette Zaouia qui a servi d'école coranique et d'un lieu idéal d'éloge panégyrique au prophète Sidna Mohammed que la paix et la bénédiction du Dieu soient sur Lui, se trouve malheureusement dans un piteux état, à cause de l'abandon et l'indifférence. L'antique Zaouïa est aujourd'hui dans un état de délabrement avancé. Selon de nombreux voisins et témoins oculaires, cette Zaouïa Hamdouchia, l'une des plus anciennes confréries du Soufisme à El Jadida, serait au centre d'un conflit d'intérêt. Symbolisant le berceau de la culture Hamdouchie, est laissé à l'abandon. Et depuis la Taifa des Hmadchas d'El Jadida se rtrouve privée de sa zaouïa. Avec beaucoup d'amertume, l'on se demande ce qu'est devenu ce sanctuaire qui a joué un rôle dynamique dans la sauvegarde et la perpétuation du rite Hamdouchi sous ses aspects processionnel et confessionnel ? I l y a lieu de rappeler que ce lieu de culte, sis rue 26, Cité Portugaise, a pourtant fait l'objet de dons d'un bon nombre de personne pour sa restauration. Par ailleurs, nous apprenons que des fidèles s'interrogent sans comprendre, sur l'exclusion inique dont ont fait l'objet les rituels et traditions des confréries des Hmadchas dans la Zaouïa? - Pourquoi la Taifa n'a-t-elle pas organisé ces dernières années son rituel dans l'enceinte de la zaouïa lors de l'aïd El Mawled Annabaoui ? - Pourquoi n'a-t-on rien fait pour préserver la culture des Hmadchas? Un édifice chargé d'histoire Cette Zaouïa était autrefois un véritable pôle de rencontres des habitants d'El Jadida, à leur tête, d'éminents cheikhs qui ont véritablement insufflé l'esprit des préceptes de l'Islam en formant beaucoup de jeunes afin de leur inculquer incontestablement une prise de conscience nationale. Durant l'époque coloniale, cette Zaouïa s'est transformée en symbole et noyau de lutte qui regroupait plusieurs classes sociales pour inciter les gens à être derrière le Père de la Nation feu Mohammed V et se sacrifier corps et âme pour son retour de l'exil. Il a même participé massivement par le biais de ses « mourides » dans la grande manifestation du 30 aout 1955. Un tel édifice, chargé d'histoire, ne peut rester dans cet état de délabrement, il fait partie non seulement de la mémoire collective, mais c'est aussi un point de repère de nos valeurs ancestrales, et donc un patrimoine qu'il faut à tout prix protéger. Le ministère des affaires religieuses, avec l'aide de la province, l'INDH et de la commune, pourrait éventuellement prendre en charge ce lieu historique et religieux pour perpétuer nos rites et coutumes en le restaurant et en y créant une école coranique, et ainsi sauver cette bâtisse qui est le reflet de notre patrimoine mémorial. Les bonnes volontés existent, sauf qu'il faut une prise de décision à même d'encourager toutes initiatives pour restaurer ce temple du Soufisme qui a marqué l'histoire de la ville d'El Jadida.