Il y a des cinéastes qui ne se lassent pas de faire et refaire le même film, à défaut de scénario et surtout à défaut d'imagination. C'est le cas de Said Naciri avec son énième version du «pote» (Ould Derb) qui sort à chaque fois sous le même registre avec des titres fort trompeurs: «Les bandits», «Le clandestin», «Un Marocain à Paris», «Sara»,... Faouzi Bensaidi, porteur jadis d'espoir avec ses «Mille mois» (2003), est en train d'emboîter le pas à Naciri avec son dernier film «Mort à vendre», sorti récemment en DVD. Ce film se recoupe étrangement avec son film précédent «What a wonderful world» (2006) où l'on assiste à la même ambiance avec d'éternels «va-et-viens», sans plus. Un film atrocement vide à l'instar du précédent où une réelle intrigue fait défaut. D'ailleurs, même pour une pseudo-intrigue, le cinéaste a du mal à l'agencer. Quand finalement le spectateur accroche, c'est à quelques minutes de la fin, c'est trop tard. Bensaidi n'a pas eu l'habileté pour rendre son film efficace, ramassé, accrochant. C'est un film qui se perd dans des futilités avec un jeu inaccompli des acteurs, des répliques inachevées, des situations interminables et ennuyeuses, même perdues à l'avance laissant perplexe le spectateur avec ses inquiétantes interrogations. C'est ce qui explique la durée exagérément prolongée du film (2 heures), qui ne repose sur aucune intrigue déterminée, laissant libre cours à des déplacements sans mobile, des gestes fortuits. Les personnages, gratuitement plongés dans la terreur et la violence, vivent une fausse crise et ont du mal à nous convaincre de leur désarroi. Les véritables raisons manquent comme il manque au réalisateur la maîtrise d'une narration efficace. Les stéréotypes paresseux, les références inutiles et les schémas préétablis ne peuvent suffire à concevoir un film, qui par dessus, doit nous procurer un spectacle. C'est loin d'être le cas avec «Mort à vendre». Résumé du film Dans la ville de Tétouan, au Maroc, Soufiane, Malik et Allal, trois amis inséparables habitués aux petits délits, décident de devenir les Barons de la drogue. Mais leur rencontre avec Dounia, une prostituée du club «La Passarella», va venir perturber leurs plans et les forcer à choisir entre l'amitié ou l'amour, l'honneur ou la trahison, le vice ou la raison... Fiche technique Origine : Maroc - France - Belgique Année : 2012 Durée : 2 heures Réalisation : Faouzi Bensaidi Scénario : Faouzi Bensaidi Image : Marc- André Batigne Montage : Daniel Anézin Musique : Richard Horowitz Son : Patrice Mendez Décors : Itaf Benjelloun Costumes : Nezha Rahil Production : Entre Chiens et Loups Agora films Liaison Cinématographiques Producteurs : Diana Elbaum Souad Lamriki Bettina Brokemper Fiche artistique Fahd Benchemsi Fouad Labied Mouhcine Malzi Imane Machrafi Nezha Rahil Faouzi Bensaidi Mohamed Choubi