Savez-vous qu'au rythme actuel de consommation et d'utilisation des ressources en eau, il faudrait trouver 55% d'eau en plus d'ici à 2050 pour répondre à l'ensemble des besoins ?Que d'ici à 2050, alerte l'Organisation des Nations Unies, 1,3 milliard de personnes vivront dans des zones soumises à un stress hydrique sévère, surtout en Afrique du Nord et en Asie ? Aujourd'hui, les indicateurs sur les ressources en eau sont appréhendées avec beaucoup d'inquiétude aussi bien par les experts mondiaux que par les instances de développement, par les bailleurs de fonds ainsi que par les politiques. Ceux-ci ne sont pas indifférents au fait que ce sont 3,5 milliards d'humains qui n'ont pas accès à une source sûre, que 768 millions d'humains n'ont pas accès à une source d'eau améliorée, c'est-à-dire un point d'approvisionnement qui ne soit pas partagé avec des animaux... et que, de ce fait, les ressources en eau font l'objet d'une hausse de la demande mondiale et que l'on est, en outre, confronté aux difficultés que pose le changement climatique, la pénurie d'eau menace la visibilité à long terme de nombre de projets de développement, avec de graves conséquences sur la croissance. Le défi réside, donc, dans la concurrence qui s'exerce sur la demande en eau. Cette demande augmentera à mesure que la population mondiale s'approchera des 9 milliards d'habitants, ce qui exigera un accroissement de 50% de la production agricole et donc 15% de plus du prélèvement sur les ressources en eau, déjà mises à rude épreuve. Sur ce chapitre, la Banque Mondiale tire la sonnette d'alarme : en 2030, les deux tiers de la population mondiale vivront en ville, soit cinq milliards de personnes. Les agglomérations des pays en développement seront soumises à de considérables tensions pour répondre à la demande de nourriture, d'énergie et d'eau. Certes, notre pays est bien au cœur de ces profondes mutations à travers surexploitation et ratification des ressources hydriques. Conclusions d'un atelier national sur la gestion des ressources souterraines, organisé récemment à Skhirat : aujourd'hui, le volume surexploité des ressources en eau souterraines atteint 1 milliard de mètres cube par an. N'était-ce la politique des barrages menée depuis la fin des années 60, notre pays serait dans une situation beaucoup plus critique. L'essentiel est de capitaliser sur l'acquis à travers la mise en place d'une stratégie appropriée et renforcer la gouvernance en terme d'exploitation, de gestion et d'utilisation des ressources hydriques. Un défi de taille auquel notre pays, conformément à la vision perspicace de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accorde un intérêt majeur. En atteste l'approche préconisée dans le cadre du Plan Maroc Vert et l'effort d'investissement consenti pour assurer une gestion rationnelle des ressources en eau. A ce sujet, le ministre de l'Agriculture, M. Aziz Akhannouch, lors d'une intervention remarquée faite devant les participants à cet atelier, s'est longuement arrêté sur les axes forts de la stratégie menée par notre pays et dont la finalité est d'assurer un développement agricole durable à travers une politique forte de gestion des ressources en eau. Donnant l'exemple de l'apport du Plan Maroc Vert, et tout en réitérant l'engagement de son département à continuer à œuvrer sur la voie de la gestion rationnelle et durable des ressources en eau, le ministre, qui a mis en exergue les efforts déployés en vue de moderniser les systèmes d'irrigation, encourager la reconversion à l'irrigation localisée,... a estimé que la prolongation du Plan Maroc Vert, jusqu'à 2030, devrait réaliser une économie annuelle de 2,5 milliards de mètres cubes ». L'expérience marocaine et l'expertise dont notre pays s'enorgueillit à juste titre, alors qu'elles renseignent sur les avancées de notre pays, sont à prendre pour modèles à suivre par les pays qui se trouvent confrontés à cette problématique majeure que connaissent les ressources en eau de par les pressions qui s'y exercent. Les participants à cet atelier national sur la gestion des eaux souterraines de Skhirat, les opérateurs de l'eau, les usagers et l'ensemble des acteurs de la société civile doivent donc tirer tous les enseignements auxquels les échanges et le partage des expériences ont donné lieu. Se convaincre de l'impératif qu'il y a de faire un meilleur usage de l'eau, richesse commune, aujourd'hui matière première rare, contraignante, très convoitée et même source de conflit dans certaines régions.