Le Maroc est appelé à adopter des mesures incitatives pour relancer les exportations des pommes de terre vers des marchés émergents tels que ceux de l'Afrique et reconquérir ses marchés traditionnels en Europe, ont souligné, jeudi à El Jadida, les participants à la Conférence internationale sur la pomme de terre «Potato Morocco 2014». La relance des exportations des pommes de terre passe par la mise à niveau de cette filière, la mécanisation, la fertilisation et la sélection variétale pour améliorer la qualité et augmenter la productivité, ont-ils convenu lors de cette rencontre organisée par la Fédération interprofessionnelle de production et d'exportation des fruits et légumes (FIFEL). Les producteurs marocains de pomme de terre ont ces dernières années, pris conscience de la nécessité d'améliorer leurs techniques de production pour mieux répondre aux exigences du marché local et reprendre leurs parts de marché à l'exportation, ont-ils ajouté. Les intervenants ont noté que la pomme de terre est un des légumes les plus consommés au Maroc, faisant savoir que le Maroc produit quelque 1,4 million de tonnes chaque année, destinés principalement au marché local. Les participants ont fait observer que les exportations de pommes de terre sont aujourd'hui faibles et ne cessent d'enregistrer des baisses. Elles oscillent actuellement entre 10.000 à 30.000 tonnes par an, alors que durant les années 80 et 90, les exportations dépassaient les 100.000 tonnes, ont-ils noté. A l'inverse, les importations ne cessent d'augmenter (de 40.000 à 60.000 tonnes chaque année). Le Maroc est en mesure de réaliser une autosuffisance en plants de pommes de terre, notamment en adoptant une politique incitative sous contrat au profit des producteurs des plants de pomme de terre et en encourageant cette culture dans les régions à climat froid qui protège contre la propagation de maladies virales. L'expert marocain en agriculture et membre de la FIFEL, Mohamed Zahidi, a relevé que la culture de la pomme de terre au Maroc a souffert d'un retard en termes d'application des normes de qualité et d'accroissement de la productivité comparativement aux autres filières des légumes et fruits. Les plants de certaines variétés de pomme terre, encore largement cultivées par les agriculteurs, n'ont pas été améliorée, ce qui a influé pendant longtemps sur la qualité et la productivité, a-t-il ajouté, faisant observer que l'adoption des techniques d'irrigation localisée a permis d'améliorer la productivité. M. Zahidi a mis l'accent sur l'importance des étapes post-récolte au niveau de l'emballage et du stockage, pour stimuler les exportations des pommes de terre, ainsi que l'orientation des professionnels du secteur vers l'industrie de transformation. De son côté, le chef de département de la gestion du réseau d'irrigation et du drainage au sein de l'Office régional de la mise en valeur agricole des Doukkala, Abdelhak Kamimi, a fait savoir que la région Doukkala-Abda produit près de 120.000 tonnes de pommes de terre chaque année, cultivés sur près de 4.200 hectares. L'organisation de telles rencontres est de nature à inciter les agriculteurs à s'intéresser davantage à la culture des pommes de terre et les sensibiliser sur les techniques d'amélioration de la qualité et de la productivité, a-t-il ajouté. Le ministère a mis en place, dans le cadre du Plan régional agricole, un projet transversal pour la mise à niveau des techniques traditionnelles d'irrigation, en optant pour des systèmes économes en eau dont la technique de l'irrigation par goutte-à-goutte, a-t-il fait savoir. Organisée en collaboration avec Green Smile, un cabinet de consulting en Agriculture et agri-business, sous l'égide du ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, la Conférence internationale sur la pomme de terre «Potato Morocco 2014», connait la participation de 200 professionnels du secteur dont des producteurs, des exportateurs, des investisseurs, des fournisseurs en plus d'experts marocains et européens. Elle vise à présenter aux producteurs des techniques de production efficaces durant les phases d'avant récolte, post-récolte, stockage et conditionnement. Cette rencontre a aussi pour objectif de lancer un débat sur la valorisation du produit agricole marocain et de stimuler l'exportation marocaine en pommes de terre. Les participants au «Potato Morocco 2014» ont débattu de questions se rapportant aux «techniques culturales pour plus de productivité», «la mécanisation, la fertilisation et la sélection variétale pour une amélioration de la qualité et une hausse de la productivité» et «variétés de pommes de terres: quels choix».