Une conférence internationale «Potato Morocco 2014» sera organisée le jeudi 20 mars. Il s'agit de lancer le débat sur la valorisation du produit Maroc. La pomme de terre ou patate, ce tubercule le plus consommé dans la cuisine marocaine, sera à l'honneur à El Jadida. En effet, la FIFEL (Fédération interprofessionnelle de production et d'exportation de fruits et légumes) en collaboration avec Green Smile organise sous l'égide du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, le jeudi 20 mars 2014, une conférence internationale sur la pomme de terre du Maroc. L'événement qui s'intitule «Potato Morocco 2014» mettra l'accent sur la production, les variétés, les maladies de la PDT, la fertilisation, la conservation, le marketing, les emballages, s'agissant des questions commerciales ou encore de la relance de l'export. L'objectif des professionnels de la pomme de terre du Maroc, de la Belgique, d'Allemagne, de la Suisse et de la France est de présenter aux producteurs de bonnes pratiques et des techniques de production efficaces (avant récolte, post-récolte, stockage, conditionnement, etc). Il s'agira aussi de lancer le débat sur la valorisation du produit Maroc et de discuter et donner quelques clés pour stimuler l'exportation marocaine. Cette activité agricole est d'importance. Le Maroc produit 1,4 million de tonnes de pommes de terre, une production commercialisée principalement sur le marché local. Les exportations sont aujourd'hui marginales alors qu'elles étaient importantes durant les années 80 et 90 et dépassaient fréquemment les 100.000 tonnes. À l'inverse, les importations ne cessent d'augmenter (de 40.000 à 60.000T chaque année). «Les producteurs marocains sont de plus en plus conscients de la nécessité d'améliorer leurs techniques de production, pour mieux répondre aux exigences du marché local et reprendre leurs parts de marché à l'exportation». Au Maroc, des variétés vieilles de plus de 40 ans sont encore largement cultivées. «Elles ne répondent plus aux exigences des marchés de l'export et participent au déclin de celui-ci». La baisse de l'activité exportatrice a entrainé un retard dans l'adoption des bonnes pratiques agricoles et des démarches qualité aujourd'hui presque généralisées dans les autres filières légumières d'exportation. Par ailleurs, d'importants progrès restent à faire dans la post-récolte en matière de conditionnement et de conservation. Pourtant, ce sont là les conditions nécessaires à la reprise des exportations de pommes de terre primeurs du Maroc, naguère réputées pour leur qualité. Dans le domaine de la transformation industrielle, il devient aussi urgent d'orienter les professionnels vers l'adoption de variétés adaptées à l'industrie pour ne pas dépendre de pays concurrents. Autre préoccupation, le Maroc doit parvenir à une large autonomie en matière de production des semences et réduire sa dépendance de l'étranger dans ce domaine. Jusqu'à présent, la production locale de semences certifiées est restée négligeable, eu égard aux besoins du marché. Aujourd'hui, les producteurs préfèrent avoir recours aux semences importées, car offrant une garantie de productivité. «Pourtant le Maroc dispose de potentialités non négligeables pour produire un tonnage suffisant et parvenir à une certaine autonomie en matière de semences de pommes de terre». Actuellement, les grands bassins de culture se situent dans les Loukos, Doukkala, Chaouia, Abda, Berkane, Tadla, Sais et Moyen-atlas. Environ 50.000 à 60.000 producteurs en majorité petits et moyens travaillent la plante sur une superficie oscillant entre 0.5ha à 3ha. Le chiffre d'affaires généré par le secteur tourne autour de 2 à 2,5 MMDH. C'est donc une ressource importante pour une grande partie de la population rurale. Il reste que le secteur de la pomme de terre fait figure de parent pauvre du secteur agricole et n'a que peu bénéficié de mesures d'encouragements pour sa mise à niveau en tant que secteur primordial pour l'économie du monde rural. Cette activité pratiquée essentiellement par de petits et moyens producteurs, n'a pas pu développer des actions de lobbying pour défendre ses intérêts. Pourtant, pour les conférenciers, c'est un secteur d'avenir appelé à connaître de grands changements. Pour eux, il est urgent d'organiser la profession, de lancer une production nationale conséquente de plants certifiés afin d'améliorer les performances du secteur, de créer une filière pomme de terre à l'instar des autres grandes spéculations et surtout de relancer l'export sur l'Europe, mais aussi sur les marchés émergents d'Afrique.