Fondée en 1150 par les Almohades, qui y édifièrent une citadelle (casbah des Oudayas), une mosquée et une résidence. C'est alors qu'on appelle Ribat (forteresse) d'où le nom de Ribat Al Fath. Rabat ou Ribat Al Fath depuis est devenu l'un des centres commerciaux des plus rayonnants, avec une activité économique qui s'articulait autour de plusieurs secteurs, avec un port où déparquait les marchandises venant d'Asie, d'Amérique, d'Europe, bref des quatre coins du continent. Puis la présence de la communauté juive, réputée par son savoir faire dans le commerce d'étoffes, de bijoux, sans oublier le secteur artisanal où plusieurs tailleurs de djellaba, Kafftan, Burnous, et Jabadour, et bien d'autres merveilles de la couture traditionnelle, qui jusqu'a nos jours tiennent la route. Le secteur de l'artisanat et le port sur l'embouchure du Bouregreg de la ville, fournissaient l'essentiel des emplois pour les gens de la médina. La rue des consuls avec ses fondouks qui englobent les artisans (les Amri, Souissi, G'Zouli, Kriem, Ben Abdellah, Mouline, Hakam, Boujendar, Frej,...) allant de la confection des tapis, aux couvertures traditionnelles (batania), la maroquinerie . La rue reste donc l'artère la plus convoitée de la ville de Rabat, elle l'est encore de nos jours par les touristes venant des quatre coins du Royaume, ou de l'étranger. Certes, la rue des consuls par la diversité des produits artisanales qu'offrent les commerçants garde le monopole , mais il ya aussi la rue de Boukroun ou jadis les familles trouvaient les meilleures étoffes d'Orient ou d'Europe, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. La rue s'est transformée en un vrai souk, avec ses vendeurs de légumes, ses marchands de volailles, ses poissonniers et autres petits négoces. Même sort pour la Sidi Fath, bien qu'elle a gardé ses bijoutiers. Taht Al Hammam, Lagza, ont aussi perdu un peu de leur âme. Lag-za surtout, qui a vu plusieurs de ses demeures et commerces rasés et transformés en des kissaria regroupant plusieurs boutiques. Souika, (petit Souk),comme le nom l'indique, un endroit ou les habitants de la médina s'approvisionnaient en denrées alimentaires auprès des grossistes, semi-grossistes et autres détaillants. Ce n'est plus le cas de nos jours, les commerces d'antant ont cédé la place à la bonneterie, aux marchand des cassettes, CD et DVD, de chaussures, sans parler des ferrachas qui envahissent la rue de bab Jdid à Souk sebbat dès le coucher du soleil. Et si certains fondouks résistent à « la transformation » ce n'est que parce qu'ils ne se trouvent pas à la devanture. La rue Sidi Fath garde tout de même son cachet d'antan, avec les belles vitrines des bijoutiers, au grand bonheur des nouveaux fiancés, ou encore un mekkaoui qui douze mois sur douze est assiégé par une clientèle avide de la traditionnelle 'M'Kharkha et Chebakia'', ou encore le marchand de la menthe a l'entrée de la rue. Lagza nous rappelle l'époque de l'autre équipe R'batie de football (Youssoufia) avec les Mouaq, Diamanda, Cherkaoui, Polo, Naciri, Larbi Tourni, Sebbata, Chokman ,ou encore le célèbre café maure du non moins célèbre Hassan Bel Mekki (alias Hassan Laqraâ), imminent gardien de but de l'équipe du FUS. La rue Lagza, en réalité elle s'appelait l'avenue Al Jazae, fait partie aujourd'hui de l'avenue Mohamed V , qui commence de l'Obéra, (déformation linguistique de « l'Opéra » du nom de l'ancienne cinéma rebaptisé « Star » avant de disparaître définitivement, comme le cinéma « Mauritania » à l'autre bout de la rue Lagza) pour finir à la mosquée Assouna. Les rues, des consuls, souk tahti avec ses marchands de tapis rbatis, Souika, Lagza, Tahat Al Hammam, Boukroun, Sidi Fath et autre Bab Jdid ou sidi Bourezzouk, des noms qui réveillent les démons de la nostalgie chez plus d'un.