Des travailleurs de Comanav Voyage et Comanav Ferry ont observé un sit-in, vendredi dernier à Casablanca, pour protester contre leur situation dramatique qui a trop duré avec des salaires non perçus depuis 2011. Ce sont près d'un millier de familles qui sont touchées. Elles ont vu leur vie basculer dans une situation impossible suite aux problèmes qui ont touché la Comanav depuis la privatisation de cette société en 2006 et l'entrée en scène de Comarit. La société marocaine de navigation Comanav au siège situé boulevard de la Résistance à Casablanca, privatisée en 2006 et prise en main par la Société CMA.CGM, avait été scindée en deux, une société chargée du fret conteneurs et une autre du transport de voyageurs dont l'administration fut confiée à Comarit en 2008 «dans des conditions occultes sans appel d'offre, ni cahier de charges» ce qui a entraîné par la suite la suspension des salaires à partir de 2011. Pas moins de 120 employés sont concernés pour les sédentaires entre Casablanca et Tanger et près de 700 cents entre marins et agents d'hôtellerie. Parmi les travailleurs, il en est qui ont passé plus de deux décennies de service, d'autres ont des enfants en bas âge à élever. Tous sont grevés de crédits immobiliers et autres. Ces travailleurs estiment que justice n'a pas été faite, que leurs droits ont été bafoués et surtout qu'aucun compte n'a été tenu jusqu'à présent des drames sociaux que vivent les familles livrées à elles-mêmes. A cause des salaires qui ne sont pas payés, des familles se retrouvent dans l'impossibilité de régler leurs crédits bancaires qui se gonflent par agios avec des mises en demeure des banques qui menacent de les expulser de leurs logements hypothéqués. Sans compter les frais de scolarité pour leurs enfants, l'impossibilité de se faire soigner à cause des assurances non payées pour la couverture médicale, l'impossibilité aussi de profiter de Ramed compte tenu de leur statut d'assurés. Ils se rendent compte aussi que même pendant qu'ils étaient encore régulièrement payés, les cotisations de la CNSS, de la CIMR n'étaient pas versées à ces deux caisses. Pire encore, les montants des traites dues aux banques prélevés par ponction des salaires n'étaient pas non plus versés pour régler les échéances bancaires etc. Les travailleurs disent disposer à ce jour d'un contrat de travail avec la Comanav où nombre d'entre eux ont passé deux à trois décennies et ils estiment qu'on les met en demeure pour payer les méfaits des autres. Plusieurs sit-in de protestation contre leur situation avaient été observés, maintes correspondances ont été adressées à qui de droit tirant la sonnette d'alarme sur le drame social causé aux familles des travailleurs avec préjudices graves. Des plaintes ont été adressées aussi à la justice mais en vain. Aujourd'hui, les travailleurs estiment qu'ils sont arrivés à une situation intenable, certains réduits à la mendicité, vivant aux crochets des proches et d'anciens collègues mais jusqu'à quand ?