Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu, fin janvier, la troisième revue des résultats enregistrés par le Maroc dans le cadre d'un programme de 24 mois appuyé par la ligne de précaution et de liquidité (LPL) et mené à terme les consultations de 2013 au titre de l'article IV. Pour simple rappel, l'accord au titre de la LPL a été approuvé le 3 août 2012 pour un montant équivalent à 4,12 milliards de DTS soit l'équivalent d'environ 6,2 milliards de dollars ou 700 % de la quote-part du Maroc. De manière générale, la LPL a été conçue pour répondre avec plus de souplesse et de rapidité aux besoins de liquidité des pays membres dont l'économie est jugée, foncièrement, solide et qui ont fait leurs « preuves » en appliquant une politique économique qualifiée par les Instances de Bretton Woods d' « avisée », mais qui restent, toutefois, exposés à certains facteurs de vulnérabilité. À l'issue des délibérations dudit Conseil sur la revue, Mme Nemat Shafik, Directrice générale adjointe et Présidente par intérim, a fait une déclaration qui, entre autres, interpelle le Gouvernement marocain sur un certain nombre de points dont l'existence de risques baissiers considérables et de la persistance d'un niveau de chômage élevé. Ce qui fait dire à Mme Nemat Shafik que les perspectives économiques seront tributaires de la mise en œuvre soutenue de politiques et de réformes structurelles conçues pour mieux reconstituer les marges de manœuvre et mieux promouvoir une croissance plus vigoureuse et mieux partagée. En d'autres termes une croissance beaucoup plus inclusive qui aurait à doper l'emploi et favoriser un accès beaucoup plus facile au crédit de la part des petites et moyennes entreprise. Sur le plan de la situation extérieure du Maroc, le FMI estime que pour « pérenniser les gains récemment acquis sur le plan de la situation extérieure du Maroc, il faudra adopter des mesures propres à renforcer sa compétitivité. Les réformes structurelles sur ce front sont une priorité. Un assouplissement du régime de change, en étroite coordination avec les autres politiques macroéconomiques, serait également utile et permettrait d'accroître la résilience de l'économie face aux chocs exogènes ». aPar ailleurs, les administrateurs dudit Conseil qui ont également mené à terme les consultations de 2013 au titre de l'article IV avec le Maroc, ont mis l'accent sur un certain nombre d'urgences dont le besoin pressant durant les années à venir de procéder à des réformes visant à élargir l'assiette de l'impôt, à revoir les incitations et les exonérations fiscales, à réformer le système de TVA, à modérer la masse salariale de la fonction publique et à réformer le système de retraites. Sans oublier le besoin d'accroître la résilience de l'économie face aux chocs exogènes.