L'année qui s'achève fera date dans l'histoire diplomatique du Maroc comme étant celle de son grand retour au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies (CDH), au bout de deux ans bien remplis au sein du Conseil de sécurité. Le Royaume boucle un mandat au plus haut organe exécutif de l'ONU pour entamer un autre de trois ans au CDH, cette incarnation vivante de la conscience humaine. Partout s'impose la diplomatie agissante de Rabat, fort à bien des égards de sa dynamique réformatrice, de son ouverture politique et de son expérience institutionnelle qui fait de l'interaction avec le système onusien des droits de l'Homme une priorité constante. Ce n'est donc pas fortuit qu'il ait mérité sa réputation de partenaire fiable pour la paix et la coopération régionale, de défenseur crédible des causes de la région et de promoteur zélé du partenariat Sud-Sud. Une chose est cependant certaine: L'accession du Maroc au conseil des droits de l'Homme est tout sauf un fait anodin. Le timing de la compétition tout autant que les rivaux, dont des adversaires féroces à l'échelle du continent africain, en font sans conteste un évènement d'une portée hautement symbolique. D'abord, le Royaume y représente la voix du monde arabo-musulman, mais aussi celle de l'Afrique au nom de laquelle il s'est présenté et par le truchement de ses pays, avant tout, il a été sans surprise plébiscité. C'est là ensuite un acte de reconnaissance, et surtout un signe confiance de la communauté internationale en sa capacité de prendre à bras le corps leurs préoccupations, comme l'a d'ailleurs relevé l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Hilale. Ses déclarations aux médias à l'issue de la séance de vote, le 12 novembre dernier, sont édifiants à ce propos: «Il y a eu une véritable, une rude compétition durant laquelle tous les moyens ont été utilisés et que notre pays a réussi à remporter de belle manière». C'est dire à quel point demeure sans bornes la confiance que place le groupe africain à l'ONU dans un pays comme le Maroc, en dépit de toutes les manœuvres orchestrées çà et là rien que pour saper son image en faisant croire qu'il viole les droits de l'Homme dans ses provinces sahariennes. L'exploit est justement une consécration de la politique africaine de SM le Roi Mohammed VI, de même qu'une récompense de l'engagement irréversible du Royaume en faveur de la démocratie, de l'Etat de droit et des libertés. Cette démarche volontariste s'est clairement illustrée à travers la politique migratoire initiée par SM le Roi, une initiative qualifiée par la Haut-commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, de «geste à forte dimension humaine révélateur de l'engagement» du Souverain en faveur des migrants et des réfugiés En partant à la conquête d'un siège parmi les 47 que compte la principale instance internationale des droits de l'Homme, Rabat n'a eu d'autre intention que de défendre les choix qu'il s'est lui-même donnés et les engagements qu'il a volontairement pris. Car, dans l'enceinte de cette jeune institution genevoise, l'on ne peut que se rendre à l'évidence: Le Maroc n'y est pas étranger, c'est un pays fondateur qui y avait siégé en 2006 pour trois ans en tant que membre actif et vice-président au nom des Etats africains. Il y a assumé son rôle, rempli ses responsabilités et, mieux encore, convaincu sur l'essentiel. Son apport est bien évident dans la mise sur pied de ses mécanismes de protection de l'Homme et de ses droits fondamentaux, avec en tête l'efficiente procédure d'Examen périodique universel des Etats membres. Et lorsqu'il a été décidé en 2011 de réexaminer les règles et les modes de travail du CDH, c'est au Maroc qu'a été confiée la mission de mener les négociations pour progresser vers des solutions consensuelles, une mission qu'il a accompli avec de brio. En tant que membre du conseil, il sera aussi en mesure, si besoin est, de contrer les manœuvres et les campagnes de désinformation de ceux qui n'ont d'autre obsession que d'attenter à son intégrité territoriale, sous couvert d'une prétendue défense des droits humains. Sur ce point-là, le Maroc a prouvé qu'il n'a rien à cacher en s'ouvrant, depuis des années déjà, aux rapporteurs, groupes de travail et procédures de l'ONU. Là encore, il s'est engagé sans complexe à mettre en oeuvre les recommandations qui lui sont formulées à l'heure où ces acteurs internationaux peinent toujours à exercer comme il se doit leur mandat dans des pays voisins, et encore moins y avoir accès.