L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, M. Omar Hilale a souligné, lundi devant le Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU que les profondes réformes au Maroc ne sont pas le fruit d'un quelconque printemps, mais constituent un choix stratégique initié depuis les années 90. Intervenant lors du débat interactif avec la Haut Commissaire aux Droits de l'Homme, en ouverture de la 17ème session du CDH, M. Hilale a fait observer, à ce propos, que la région du MENA renferme des réalités sociales, économiques et politiques très différentes, malgré des similitudes apparentes, précisant que les processus d'ouverture démocratiques, l'ampleur et l'irréversibilité voire la maturité des dynamiques de réformes diffèrent d'un pays à un autre et d'une sous-région à une autre. La spécificité du contexte marocain tient au fait que les réformes profondes et globales engagées au Maroc ne sont pas une réaction circonstanciée ou opportuniste à un contexte régional en mutation ni le fruit d'un quelconque printemps. Elles procèdent des engagements démocratiques irréversibles et des choix politiques nationaux, irréfragables, authentiques et volontaristes en faveur de l'édification d'une société moderne, démocratique et respectueuse des droits de l'homme et des particularismes culturels locaux des différentes régions du Royaume, a-t-il fait remarquer. Le diplomate marocain a précisé que la dynamique de réformes politiques a été enclenchée dans le Royaume dès le début des années 90, avec la participation pleine et effective de toutes les forces politiques et les représentants de la société civile. L'authenticité de l'ouverture démocratique marocaine et de son caractère précurseur dans la région, a-t-il rappelé, ont été reconnus et soutenus internationalement tant par les partenaires onusiens du Royaume que par les grandes organisations internationales des droits de l'homme. C'est dans ce contexte, a-t-il dit, que s'inscrivent les nouveaux Codes de la famille, de la presse et de la nationalité, l'Initiative Nationale pour le Développement Humain, l'expérience pionnière dans le domaine de justice transitionnelle et la réforme du champ religieux et de la Justice. Ce processus, a soutenu l'ambassadeur marocain, a connu un approfondissement et une accélération particulière depuis l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI en 1999 et une impulsion particulière avec le discours Royal du 9 mars dernier. Il a indiqué que la réforme en cours de la Constitution s'opère selon une approche participative et un débat public ouvert pour couronner deux décennies d'engagement et d'action en faveur de la consolidation de la démocratie, l'Etat de droit et la promotion des droits de l'homme. Il a assuré que la consécration des acquis démocratiques, la régionalisation, les droits de la femme et la diversité culturelle du Royaume, dans une Constitution totalement révisée et soumise à l'approbation du peuple marocain, constitue une double garantie démocratique et populaire pour leur irréversibilité. Dans ce contexte, les droits de l'homme constituent, désormais, un des piliers fondamentaux du nouveau pacte social et politique du Maroc, a-t-il dit. Le diplomate marocain a indiqué que la réflexion développée par Mme Navi Pillay, Haut Commissaire aux droits de l'Homme dans son discours d'ouverture de la 17ème session du CDH sur les conditions de réussite des systèmes démocratiques conforte la feuille de route déjà tracée par SM le Roi dans son discours historique du 9 mars dernier pour consolider la démocratie et l'Etat de droit. Un objectif, a-t-il expliqué, qui se concrétise à travers la constitutionnalisation des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation, la réforme de la justice, qui sera traduite par le renforcement de l'indépendance du pouvoir judiciaire, la prééminence de la Constitution et l'égalité de tous les citoyens devant la loi, la modernisation des institutions nationales, à travers la restructuration du Conseil consultatif des Droits de l'Homme devenu le Conseil National des droits de l'Homme avec plus de prérogatives, la refonte de l'Ombudsman et la création de la délégation Interministérielle aux droits de l'Homme et la constitutionnalisation des instances de bonne gouvernance, notamment, celles des droits de l'homme, de la lutte contre la corruption et la consolidation de la transparence.