«Chouha ! Chouha !», c'est ce que ne cessent de répéter les habitants du Grand Agadir et des provinces avoisinantes, au sujet de l'ouverture ratée de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA pour l'année 2013. Personne ne s'attendait à cette piètre prestation qui a fait du Maroc et d'Agadir la risée des internautes et des médias nationaux et internationaux. Une honte qui a causé à l'amour propre des citoyens des ravages sérieux. Puisque c'est le Maroc en tant que pays qui organise et non une ville, toutes les dispositions nécessaires devaient être refléchies et prises par les décideurs nationaux en coordination avec ceux locaux. En tête des responsabilités, figurent celles de la présidence du gouvernement, puis celles du ministère de la Jeunesse et des Sports, soit la tutelle, et en fin celles de la Fédération Royale de Foot Ball à travers son fameux LOC (Comité Local d'organisation). Tout ce beau monde devait se réunir des mois à l'avance à Agadir, sur le terrain, pour bien préparer l'évènement de la Coupe du Mondes des Clubs, a commencer par sa cérémonie d'ouverture, essentielle dans l'échiquier organisation pour ce qui attend le pays pour 2014 et 2015. L'occasion de démontrer que le Maroc est capable d'organiser des évènements importants et de les réussir, occasion magistralement râtée, malheureusement. Certains évoqueront la responsabilité des Autorités Locales, à leur tête le Wali, et des élus locaux dont le président de la Commune Urbaine d'Agadir. La ville d'Agadir reçoit mais n'organise pas, d'ailleurs ni la Wilaya, ni la CUA ne sont habilitées à organiser une telle manifestation. Ce sont des facilitateurs, des intermédiaires, des partenaires qui doivent travailler en coordination avec les organisateurs qui sont la FRF, le COC et bien sûr le ministère de tutelle, lesquels rendent compte à la FIFA. En effet, c'est le Maroc qui a été choisi avec deux villes touristiques phares Agadir et Marrakech. Si les organisateurs voulaient vraiment réussir cet événement à Agadir, ils auraient dû venir à temps sur place tenir des réunions de travail et des commissions de coordination permanentes sur le terrain. Non pas à J moins 20, mais depuis bien des mois. Il s'agit de l'image du Maroc dans les médias internationaux et vis à vis de la FIFA avec laquelle nous avons déjà un grave précédent, celui de l'AG élective de la FRMF rejetée par la fédération internationale. L'organisation d'une ouverture d'une Coupe Mondiale de Foot est une responsabilité nationale, une affaire de professionnels, cela demande un savoir faire, des moyens humains et financiers que la ville d'Agadir est incapable seule d'avoir, encore moins de mettre en place. Il est vrai que les aménagements autour du stade et dans la ville, dans les grandes axes sont du ressort local (là aussi il y a eu des ratés nombreux) mais l'ouverture officielle est une affaire d'image du pays dans son volet promotion, savoir faire et crédibilité. Hélas rien de cela n'a été retenu dans l'esprit de nos fameux responsables nationaux. La fameuse ouverture avec des «troupes folkloriques locales» concoctée en dernière minute, a fait de nous (Agadir et Maroc : officiels, autorités locales, élus, public, fans du foot ball, société civile, citoyens ...) la risée des internautes et de la presse. De quoi avoir honte pour le Maroc, et pour les Marocains, pour Agadir et pour ses habitants. Un vrai choc que les citoyens ne peuvent oublier, parce que, comme ils l'ont exprimé massivement sur les réseaux sociaux ce fut de la «chouha». Et pourtant des idées toute simples auraient apporté le succès recherché. A titre d'exemple: feux d'artifice sur une colline avoisinant le stade, lâcher de ballons, lâche de pigeons... de belles chorégraphies locales avec des jeunes élèves représentant le logo de la FIFA, celui de la FRF, les armoiries du Royaume et des mots de bienvenue en plusieurs langues. Bref, des choses simples mais belles pour une ouverture officielle transmise par de nombreuses chaines de télévisions étrangères. La «prestation» crue des troupes folklorique ne devrait pas avoir lieu avec la manière qu'on a vu. Des démonstrations artistiques de valeur, issu du patrimoine arabo amazigh marocain et local sont faciles à réaliser. Et Dieu sait qu'il y a de la bonne matière à ce sujet et de bonnes volontés pour bien faire les choses dans une optique citoyenne. Seuls les efforts et les moyens du ministère de l'intérieur ( en matière de sécurité et sûreté) pour quadriller la ville et sécuriser l'organisation de la coupe sont impressionnants et à souligner. L'ouverture de cette coupe, à Agadir, aura été donc un fiasco total et un ratage impardonnable car il a porté un grand préjudice à Agadir (en tant que destination capitale du tourisme balnéaire national) et au Maroc, pays accueillant la Coupe qui espère en accueillir d'autres. Une seule satisfaction dans ce tableau noir est celle des victoires du Raja et des belles prestation de ses supporters durant le déroulement des match. A part cela, c'est la grande Chouha, comme s'accorde à dire tout le monde. Espérons que Marrakech gommera en partie, lors de la finale, le ratage d'Agadir duquel il faudra tirer toutes les enseignements pour l'avenir. Mohamed RIAL