M. Christian Cambon, président du groupe d'amitié France-Maroc au Sénat français, a appelé, vendredi à Rabat, les parlementaires marocains et français à déployer davantage d'efforts au niveau des instances parlementaires internationales pour défendre la position marocaine sur le Sahara. "Le Maroc est trop souvent sur ce sujet en situation de mise en accusation, alors que la réalité ne correspond pas du tout à cela. Les amis du Maroc doivent se donner l'obligation d'aller voir sur place ce que le Maroc a fait", a affirmé M. Cambon, qui intervenait lors d'un débat sous le thème "Dialogue et coopération interparlementaire", organisé dans le cadre du premier forum Il a, à ce titre, déploré le "climat malsain et peu clair" au sein de l'ONU concernant la question du Sahara, soulignant que "des efforts doivent être faits au niveau de la communication". Rappelant qu'il a eu l'occasion de visiter plusieurs villes du Sahara, M. Cambon a mis en avant "le véritable travail en profondeur" qui se fait pour le développement avec la réalisation d'infrastructures aussi essentielles que des usines de dessalement de l'eau de mer, des ports, des aéroports, la formation, l'éducation. "Tout cela, a-t-il affirmé, mérite autre chose que des jugements à l'emporte-pièce que parfois certains parlementaires européens, notamment scandinaves, portent sur le sujet". Après avoir rappelé la position constante des autorités françaises concernant le Sahara selon laquelle la France soutient les efforts déployés dans le cadre des Nations unies pour parvenir à un règlement politique et appuie le plan d'autonomie marocain comme base sérieuse et crédible d'une solution négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, M. Cambon a aussi mis en exergue la position "forte" des Etats-Unis, à l'occasion de la dernière visite de SM le Roi Mohammed VI, qui ont qualifié de "sérieux, réaliste et crédible" le plan marocain d'autonomie. "Tout cela est primordial", a-t-il assuré. Importance du dialogue dans la promotion de la coopération interparlementaire Des députés et sénateurs marocains et français, réunis vendredi à Rabat dans le cadre du premier forum parlementaire Maroc-France, ont souligné l'importance du dialogue dans la promotion de la coopération entre les parlements des deux pays. Mme Itimad Zahidi, président du groupe d'amitié Maroc-Frances à la Chambre des représentants, a appelé à l'institutionnalisation du dialogue interparlementaire entre les deux Parlements marocain et français pour en faire un espace d'échange d'idées et d'expertises, ajoutant que ce dialogue peut servir de moyen pour consolider les relations d'amitié entre les deux pays. "Ce dialogue doit être au service de la coopération bilatérale et des intérêts communs des deux pays", a-elle-dit, lors de la 3ème session du travail organisée dans le cadre de ce Forum sur le thème "Dialogue et coopération interparlementaire", mettant en exergue le rôle du Parlement dans le renforcement des relations bilatérales. Après avoir rappelé que l'actuelle législature du Parlement marocain intervient après "le Printemps arabe" et dans le cadre de la nouvelle Constitution, qui a octroyé à l'institution législative d'importantes prérogatives pour jouer pleinement son rôle, notamment en matière de consolidation de la démocratie, lui permettant de se hisser au niveau des parlements des grandes démocraties. Son homologue à l'Assemblée nationale française, Luc Chatel a, pour sa part, rappelé que son groupe, qui est très actif et compte le plus grand nombre de députés, œuvre pour le rapprochement des deux pays pour perpétuer l'amitié, soulignant que le Maroc a entrepris des réformes qui intéressent la France, notamment dans les secteurs de la justice, de la régionalisation et des finances publiques. La France veut faire bénéficier le Maroc de son expérience dans ces domaines, a-t-il affirmé. Pour sa part, le président du groupe d'amitié Maroc-France à la Chambre des représentants, Abderrahim Atmoun a souligné la détermination des deux pays à aller de l'avant pour servir les intérêts communs, notant que ce forum constitue une plate-forme pour débattre des questions relatives notamment à la sécurité, l'économie et les affaires parlementaires. Cette rencontre est également l'occasion pour le rapprochement des institutions législatives des deux pays afin de relever les défis auxquels ils font face tels que la sécurité, l'immigration, la crise économique et la mobilité des citoyens des deux pays. De son côté, le président du groupe d'amitié France-Maroc au Sénat français, Christian Cambon a indiqué que ce raffermissement de la relation parlementaire entre les deux pays intervient dans un contexte international particulier, saluant le soutien du Maroc à la France lors de son intervention au Mali. M. Cambon a estimé qu'il faut promouvoir le statut avancé accordé par l'Union européenne au Maroc, qui constitue une sorte d'interface pour l'entrée en Afrique, notant que ce premier Forum parlementaire franco-marocain s'inscrit dans le cadre de la volonté commune des parlements français et marocain pour renforcer leur dialogue et leur concertation sur les dossiers d'intérêt commun et l'échange d'expériences. Le Sénateur français a également mis l'accent sur la coopération décentralisée, notant qu'il y a la possibilité de lancer un dialogue d'égal à égale, appelant les collectivités locales des deux pays à emboîter le pas à leur Parlement.