La prévalence du diabète au Maroc avoisine les 10 % chez les personnes âgées de 25 ans et plus, une réalité lourde de conséquences aux plans financier, médical et professionnel. Pour cette maladie dite du siècle, la vigilance s'avère plus que jamais de mise, au même titre que la prévention et la sensibilisation s'érigent en priorité. Le Maroc, à l'instar de la communauté internationale, célèbre cette année la journée mondiale du diabète (14 novembre) sous le thème "la prévention du diabète et l'éducation". En l'an 2000, une enquête nationale réalisée par le ministère de la Santé sur les facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires montre que la prévalence du diabète est d'environ 1.300.000 diabétiques (918.000 à 1.458.000) avec une prédominance en milieu urbain, surtout chez les personnes âgées entre 55 et 64 ans, a indiqué Dr Fatima-Zahra Mouzouni, responsable des Maladies métaboliques et Endocriniennes au ministère de la santé. Le ministère prend en charge 500.000 diabétiques au niveau des établissements de soins de santé de base dont 220.000 sont insulinotraités, a souligné Mme Mouzouni. "Préoccupé par ces données alarmantes, le ministère a fait du diabète, en tant que maladie chronique non transmissible, une de ses priorités dans sa Stratégie Sectorielle de Santé 2012-2016", a-t-elle indiqué. Elle a dans ce sens rappelé les principales actions réalisées par le ministère de la Santé en collaboration avec ses partenaires (société savante, sociétés civiles, firmes pharmaceutiques). Il s'agit de la mise en place d'un programme de dépistage du diabète chez les personnes à haut risque au niveau de tous les centres de santé, à raison de 500.000 personnes par an (hypertendus, obèses, femmes enceintes, femmes ayant eu un diabète gestationnel, antécédents familiaux). Le ministère s'emploie également à améliorer la disponibilité des médicaments antidiabétiques, a-t-elle dit, précisant que l'enveloppe budgétaire allouée à l'acquisition des médicaments pour l'année 2013 est de 63 millions de DH pour l'insuline et 74 millions pour les antidiabétiques oraux, ce qui permet de couvrir respectivement 99 pc et 60 pc des besoins en ces médicaments gratuitement. Autre préoccupation du département de la santé, la formation des médecins généralistes en matière de prise en charge des diabétiques afin de palier à l'insuffisance et à l'iniquité de la répartition des endocrinologues à l'échelle nationale et la mise en place de centres intégrés de prise en charge des malades chroniques, en l'occurrence les diabétiques et les hypertendus. Actuellement, ces centres sont implantés dans 23 provinces et préfectures, a-t-elle fait observer. Au volet de l'éducation thérapeutique, un programme d'éducation thérapeutique certifié par la Fédération internationale de diabète est en cours de réalisation au niveau des structures sanitaires. Sur le plan de la prévention primaire, Dr Mouzouni a noté que vu le rôle des secteurs extra-santé dans la prévention des maladies non transmissibles en général, le ministère continue à plaider auprès des autres secteurs pour intégrer ces maladies dans leurs politiques et leurs plans de développement nationaux afin d'établir un plan multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque évitables des maladies non transmissibles (mauvaise alimentation, manque d'activité physique, tabagisme). La célébration de cette journée est l'occasion pour sensibiliser à cette maladie chronique, invalidante et coûteuse qui s'accompagne de graves complications telles que les maladies cardio-vasculaires, la cécité ou l'altération de l'acuité visuelle, la néphropathie et la mise en dialyse, la gangrène et les amputations des membres inférieurs. Le diabète se caractérise par une augmentation du taux de sucre, ou de glucose dans le sang (glycémie) supérieure ou égale à 1,26 g/l à jeun. Il existe plusieurs types de diabète mais les plus fréquents sont le diabète de type 1 (diabète insulinodépendant, diabète juvénile, diabète maigre) touche généralement les enfants entre l'âge de 5 et 14 ans. Le diabète de type 2 (diabète non insulino dépendant, diabète gras) apparait généralement après l'âge de 40 ans. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 347 millions de personnes sont diabétiques dans le monde. En 2004, on estimait que 3,4 million de personnes étaient décédées des conséquences d'une glycémie élevée à jeun. En 2010, le nombre de décès a été comparable. Plus de 80 pc des décès par diabète se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.