Les participants à la récente assemblée générale de la FRMF auront battu un record... mais pas celui que l'on croit, pas un record pour la longueur des débats, ni pour les propos à la limite de l'injure, voire musclés et même délirants. Non, si cette A.G. rentrera dans l'Histoire du foot, c'est parce qu'elle aura montré de manière claire que nos dirigeants sont têtus et tournés... vers leur seul intérêt égoïste. La preuve ? La voici de manière tout aussi éclatante : il y a à peu près trois semaines, Ali Fassi Fihri avait réuni, chez lui, les deux candidats Akram et Lakjaâ et leur avait proposé de s'unir en une liste commune et de se présenter à l'A.G. en front solidaire. Refus net et catégorique de la part d'Akram et de ses potes, criant au piège, hurlant qu'ils avaient la majorité et, prenant pour cible Ali Fassi Fihri, ils l'accusent d'être sorti de sa neutralité pour, tenez-vous bien, bafouer la démocratie. Pire encore, montant sur ses grands chevaux, la liste Akram, s'ingénia à menacer de dénoncer tous les travers de « l'ère Fihri » et de pourfendre le rapport financier et ses milliards « gaspillés en pure perte ». L'A.G. approchant, les tensions s'agrandirent autour de ce rendez-vous du football, rendant l'atmosphère quasi irrespirable en faisant craindre le pire. La gronde arriva jusqu'à la FIFA, qui inquiète du bon déroulement de « sa » coupe du monde des clubs, appela tout le monde au calme et à la raison et suggéra de reporter à plus tard l'A.G de la FRMF. Ali Fassi Fihri, contre toute attente, choisit d'aller de l'avant et de tenir les assises malgré toutes les menaces de tempêtes et de linge sale lavé en public. Bien lui en prit, car la suite des opérations allait lui donner raison dans les grandes largeurs. Les rapports moral et financier passèrent comme une lettre à la poste, alors que pour le choix des votants après les réserves et vociférations d'usage, on oublia, de guerre lasse, toutes les arguties juridiques et on opta pour une liste commune où Lakjaâ serait président plébiscité par applaudissement avec un Akram, rallié à la cause nationale, au poste de premier vice-président. L'A.G avait débuté à 17h30 dimanche, elle se terminait lundi matin aux petites lueurs du jour. Et les radios purent brûler la politesse à toutes les gazettes imprimées et diffusées depuis longtemps pour annoncer la fin du suspense. Sauf que nos lecteurs, attentifs, n'auront pas manqué de lire vendredi dernier, la prédiction suivante dans l'article intitulé : (En finir avec ce cirque) : « Akram sait que la meilleure des choses qui puisse lui arriver c'est qu'il ne soit pas président de la FRMF... Une fois Lakjaâ élu, il sera en position de force et peut-être même « qu'au nom de l'intérêt national, il acceptera d'être dans le bureau du nouveau président. Alors considérons cela comme ça le mérite, à savoir une vaste comédie faite pour distraire les foules ». (Fin de citation) Hier matin, après une nuit blanche, et une A.G. maîtrisée malgré toutes les velléités d'en découdre, Ali Fassi Fihri, ex-président pouvait rentrer la conscience et l'âme tranquilles. Tout le monde s'est rallié à sa proposition initiale. Les bilans ont été applaudis, et la démocratie respectée. Certes on aurait pu éviter cette nuit des longs – couteaux et s'épargner toutes ces querelles, mais en fin de compte, le football national aura pu sauver la face. Que demande le peuple ? Et que pourrait demander de plus la FIFA ?