Rendre confiance aux citoyens en l'action politique et constituer un front commun pour défendre la stabilité politique du pays est l'objectif affiché des deux formations issues du Mouvement national, le parti de l'Istiqlal et l'Union Socialiste des Forces Populaires, signataires, jeudi dernier, d'un document de référence et d'un plan d'action destiné à coordonner leurs efforts sur la scène politique nationale. Un acte hautement significatif qui découle d'une prise de conscience commune. Le parti qui dirige actuellement le gouvernement ayant fait montre de son incompétence en matière de gestion des affaires publiques et de son dogmatisme idéologique, un sursaut salvateur était fortement attendu par les citoyens de la part des partis qui bénéficient de suffisamment d'assise populaire et de crédibilité politique pour redresser une situation sociopolitique et économique qui porte de plus en plus à inquiétude. Les vents du « printemps arabe » ont porté au pouvoir la formation politique portant le cachet idéologique islamiste, qui doit son succès électoral essentiellement au fait qu'elle n'a jamais assumée de responsabilités gouvernementales. Croyant fermement au respect de la volonté populaire et soucieux d'accorder son soutien à cette nouvelle expérience démocratique, le parti de l'Istiqlal a formé avec le PJD l'un des piliers de la coalition gouvernementale qui a pris le pouvoir suite aux élections législatives du 25 novembre 2011. Conscient de l'absence d'expérience gouvernementale du parti à la tête de la coalition, avec toutes les erreurs de début de parcours que cela entend, les Istiqlaliens ont pris leur mal en patience, escomptant une amélioration du rendement du gouvernement une fois les néophytes du PJD mieux initiés à la réalité de la gestion des affaires publiques. Vaine attente. L'accumulation des décisions unilatérales du chef du gouvernement, prises sans consultation avec les partis constituant la coalition, ont fini par venir à bout de la patience des Istiqlaliens, qui ne pouvaient cautionner des mesures économiques et fiscales anti-populaires et trahir de la sorte leurs engagements envers leurs électeurs et leur nation. S'en suivit le retrait du parti de l'Istiqlal du gouvernement Benkirane. Retrait, faut-il le rappeler, décidé démocratiquement par le Conseil national, véritable parlement de cette formation politique qui cumule 80 années de militantisme nationaliste et démocratique. L'entrée dans l'opposition du parti de l'Istiqlal, par attachement à ses valeurs et en fidélité aux « pères fondateurs » et aux martyres de la lutte pour l'émancipation, et l'accord pour la coordination des efforts conclu avec le parti de l'USFP, deux facteurs qui ne peuvent qu'être constructifs pour la scène politique nationale et productive pour les citoyens. Les Istiqlaliens ont intégré la coalition gouvernementale pour servir les intérêts de la nation et des citoyens, puis l'ont quitté dans ce même but, servir le pays et les citoyens dans les rangs de l'opposition. Le document de référence et le plan d'action élaborés avec l'USFP seront donc le levier pour optimiser les efforts militants dans la défense des droits acquis des Marocains et en faveur du développement de la nation. Le Secrétaire général du parti de l'Istiqlal et le Premier secrétaire de l'USFP, MM. Hamid Chabat et Driss Lachguar, ont tout deux insisté dans leurs allocutions, lors de la cérémonie de signature des documents scellant leur alliance, sur la nécessité objective d'un tel rapprochement, dicté par le souci de parer de manière urgente aux tentatives du gouvernement d'atteinte au pouvoir d'achat des citoyens, à coups successifs de hausse de prix et d'une politique économique stérilisée par une conception austère et peu audacieuse du développement. Le projet de loi de finances pour l'année 2014 en est la preuve flagrante. Aucune conception novatrice de bonne gouvernance économique, à la fois budgétairement pragmatique et socialement responsable. L'accord entre l'Istiqlal et l'USFP, c'est bien plus qu'une simple coalition de partis d'opposition et se veut une plateforme de réflexion et d'action en faveur des grandes causes du Maroc. La priorité première des Marocains, la question de l'intégrité territoriale de leur patrie, exige actuellement une sérieuse et responsable mobilisation des forces vives de la nation, du fait des récentes tentatives d'y porter atteinte. Qui mieux que les partis issus de la matrice sacrée du Mouvement national pour serrer les rangs et affronter les ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume, dans la droite ligne de leurs dignes prédécesseurs? Istiqlal et USFP en sont les premiers à s'y être engagés.